10 bases militaires et 20 mille combattants entre forces étrangères et mercenaires en Libye (ONU)

La Mission d’appui des Nations Unies en Libye a mis en garde mercredi contre les répercussions négatives découlant de la présence de 10 bases militaires et de 20 000 combattants entre forces étrangères et mercenaires dans tout le pays.

C’est ce qui ressort du discours d’ouverture prononcé par la cheffe de la mission onusienne, Stéphanie Williams lors de la deuxième réunion du quatrième round du dialogue inter-libyen.

« Il y a 10 bases militaires en Libye, et aujourd’hui elles sont partiellement ou totalement occupées par des forces étrangères. On dénombre aussi 20 000 combattants entre forces étrangères et mercenaires dans le pays. C’est une violation horrible de la souveraineté libyenne (…) c’est aussi une flagrante violation de l’embargo sur les armes » a expliqué Williams.

S’adressant aux participants libyens, la responsable onusienne a affirmé que la présence de ces bases militaires et des mercenaires sont nullement dans l’intérêt du pays. Ces derniers ne servent que leur propre intérêt. Elle a signalé que cette présence étrangère pourrait provoquer une grave crise.

Par le truchement de son discours, Williams a dressé un constat sévère des problèmes qui gangrènent la Libye.

Sur le plan économique, elle a mis l’accent sur la forte baisse du pouvoir d’achat et la chute vertigineuse du dinar libyen.

La Libye est également confrontée à une crise de gouvernance qui ne pourrait être résolue, selon Williams, que par l’unification des institutions et de la banque centrale dont le conseil d’administration doit se réunir dans l’immédiat pour remédier à la crise du taux de change.

La crise de l’électricité bat son plein à cause de la corruption et de la mauvaise gestion. Seulement 13 centrales électriques sur 27, sont actuellement opérationnelles dans le pays.

« Nous avons besoin d’un investissement immédiat d’un milliard de dollars dans les installations de base du réseau électrique en Libye pour éviter l’effondrement total de ce réseau « , a précisé Williams.

Elle a aussi pointé du doigt l’implication de certains acteurs locaux dans la corruption et qui abusent de leurs fonctions officielles pour des fins personnels. Les mauvaises pratiques en matière de gouvernance, telles que l’absence de responsabilisation et le non-respect des droits de l’homme sont à l’origine de nombreux crimes.

La mission de l’ONU a, en ce sens, reçu des rapports d’enlèvements, de détentions arbitraires et d’assassinats perpétrés par des groupes armés dans tout le pays.

En réponse à certaines voix prétendant que le forum du dialogue inter-libyen visait uniquement le partage du pouvoir, Williams a affirmé que cette démarche vise plus tôt le partage commun de la responsabilité pour le bien des générations futures.

Il est à rappeler que les participants au Forum de dialogue politique libyen ont convenu, mercredi, d’adopter un mécanisme de vote pour convenir des critères de candidature pour le chef de gouvernement et les membres du Conseil de présidence.

La Libye est depuis des années en proie à un conflit armé. Avec le soutien des pays arabes et occidentaux, la milice de Haftar dispute au gouvernement libyen, internationalement reconnu, la légitimité et l’autorité sur le pays, ce qui a entraîné des morts et des blessés parmi la population civile, ainsi que des dégâts matériels considérables.

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