Le Guardian a publié jeudi un reportage dans lequel figurent des images montrant un massacre ayant eu lieu à Tadamon, dans la banlieue de la capitale syrienne Damas, en avril 2013.
L’article intitulé « Massacre à Tadamon : comment deux universitaires ont traqué un criminel de guerre syrien » a été rédigé par le correspondant au Moyen-Orient Martin Chulov.
C’est là que des groupes de civils ont été rassemblés, acheminés vers un fossé où ils ont été abattus.
Selon le journal britannique, après le massacre, le charnier contenait au moins 41 dépouilles.
Les corps ont ensuite été aspergés de carburant et enflammés.
Sur la séquence vidéo, on peut entendre des soldats rire.
Le massacre a eu lieu à quelques kilomètres seulement du palais du président syrien Bachar el-Assad.
Selon Chulov, cette vidéo est « l’une des plus compromettantes de tout le conflit syrien » et « nous donne un aperçu d’une réalité inédite de cette guerre qui dure depuis dix ans ».
Le massacre a été perpétré par la branche 227 des services de renseignements militaires syriens, selon le Guardian.
Les images ont été enregistrées par une nouvelle recrue d’une milice loyaliste, qui les a transmises d’abord à un militant de l’opposition en France, puis à deux chercheurs : Annsar Shahhoud et le professeur Ugur Umit Ungor du Centre de l’Holocauste et du Génocide de l’Université d’Amsterdam.
Annsar, une critique du régime Assad, a créé un alias sur Facebook afin d’entrer en contact avec des responsables du régime.
En mars 2021, elle est entrée en contact avec un homme appelé Amgd Youssuf, qui serait l’un des hommes armés apparaissant dans la vidéo.
Les deux chercheurs ont transmis leurs preuves, composées de vidéos, de notes et de milliers d’heures d’entretiens, à des procureurs aux Pays-Bas, en Allemagne et en France.
La source est à l’abri en dehors de la Syrie.
