Accord turco-libyen: “nous avons le droit de coopérer avec la Turquie contre les agresseurs”, dit Al-Sarraj

Le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d’entente nationale, Fayez al-Sarraj, a défendu la présence turque dans son pays, affirmant que la coopération entre Tripoli et Ankara est un droit légitime et un devoir souverain de protection des citoyens contre les « agresseurs ».

C’est ce qui ressort des déclarations d’al-Sarraj à Anadolu, en marge de sa participation aux travaux de la 43e session du Conseil des droits de l’homme à Genève.

Al-Sarraj a souligné que “les relations entre la Libye et la Turquie ne sont pas récentes et remontent aux époques précédentes et sont à différents niveaux, notamment, historique, social, économique, politique, sécuritaire et militaire”.

Quant à l’actuelle présence turque en Libye, al-Sarraj a fait savoir que “le gouvernement d’entente, reconnu par la Communauté internationale, s’est adressé à plusieurs pays, pour les aider à repousser les attaques continues des forces de Haftar, dont la Turquie qui a répondu présente”.

Al-Sarraj est également revenu sur le sort des pourparlers du Comité militaire 5 + 5 à Genève, qui visent à parvenir à un cessez-le-feu permanent en Libye et la mise en place d’un processus politique pour la sortie de crise sous l’égide des Nations Unies.

“Nous sommes des défenseurs de la paix et nous n’avons pas demandé cette guerre, que nous avons menée pour nous-mêmes, pour nos familles et pour nos foyers. Notre objectif est la mise en place d’un état civil et démocratique”, a-t-il ajouté.

Pour al-Sarraj, “le gouvernement s’oppose à un coup d’État contre la légitimité et toute tentative illégale de prise du pouvoir”. “Les pourparlers du Comité militaire 5 + 5 à Genève se poursuivent et le processus est certainement encore long”, a-t-il poursuivi.

Concernant les pourparlers visant à instaurer la paix et un cessez-le-feu permanent dans son pays, al-Sarraj a expliqué que “malheureusement, nous n’avons pas trouvé de partenaire solide au cours des dernières années, dans l’espoir de réaliser des progrès afin que la guerre prenne fin”.

“Des personnes ont déplacé, des infrastructures ont été endommagées, notamment le collège militaire et les camps de réfugiés, et des aéroports ont été bombardés. Ce sont toutes des répercussions de la guerre dont les Libyens n’ont pas été épargnés ni à Tripoli ni dans les autres villes”, a-t-il déploré

Lors de son discours devant le Conseil des droits de l’homme, al-Sarraj a réaffirmé que Haftar a commis des crimes de guerre et doit être tenu pour responsable, lui et ceux qui ont également été impliqués dans ces actes.

En effet, la première série de réunions du Comité militaire à Genève, qui comprend 5 membres du gouvernement et 5 autres par les forces de Haftar, a débuté le 3 février. Les travaux de ce comité sont l’une des trois pistes sur lesquelles l’ONU travaille, outre les pistes économiques et politiques pour résoudre la crise libyenne.

Les forces de Haftar violent quotidiennement le cessez-le-feu, entré en vigueur le 12 janvier, en lançant des attaques contre Tripoli (ouest), siège du gouvernement d’entente, dans le cadre d’une opération militaire qui se poursuit depuis le 4 avril 2019 pour s’emparer de la capitale.

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