Affaire Khashoggi : Amnesty International dénonce l’envoi du dossier par la Turquie en Arabie saoudite

Courrier arabe

L’ONG Amnesty International a dénoncé vendredi l’intention de la Turquie de transférer le dossier de l’affaire du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi vers l’Arabie saoudite.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty, avait indiqué lors d’un communiqué : «Aujourd’hui est un jour sombre pour ceux qui ont passé plus de trois ans à faire campagne pour la justice pour le meurtre de Jamal Khashoggi. En transférant l’affaire (…), la Turquie l’enverra sciemment et volontairement entre les mains de ceux qui en portent la responsabilité».

La Turquie a pris sa décision

Le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, avait annoncé vendredi «qu’il allait transmettre un avis positif concernant le transfert du dossier du meurtre de Khashoggi pour l’Arabie saoudite», précisant que «le procureur d’Istanbul lui avait signalé qu’il voulait «clore» l’affaire du journaliste assassiné à Istanbul en octobre 2018».

Selon l’agence de presse privée DHA, le procureur avait fait expliqué : «L’affaire traîne parce que les ordres de la cour ne peuvent être exécutés, les accusés étant des ressortissants étrangers».

Amnesty avait souligné à ce sujet : «L’Arabie saoudite a refusé à plusieurs reprises de coopérer avec le procureur turc et il est clair que la justice ne peut être rendue par un tribunal saoudien».

Rappelons que Khashoggi a été assassiné au consulat de son pays à Istanbul, le 2 octobre 2018. Il était un des opposants féroces du prince héritier saoudien, Mohamed ben Salmane, accusé d’avoir donné l’ordre pour sa liquidation.

L’affaire avait gelé les relations avec la Turquie et l’Arabie saoudite, pendant de longs mois, mais les observateurs affirment que «de nouvelles lignes vont être tracées».

Ils signalent «qu’Ankara, qui traverse actuellement une situation économique difficile, tenue d’exploiter ce dossier pour se rapprocher de Riyad, avec qui des investissements importants lui seraient bénéfiques».

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