Affaire Khashoggi : La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires est dégoûtée par «la mascarade» de la justice saoudienne

Courrier arabe

L’experte des droits de l’homme et la Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires désignée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Agnès Callamard, a estimé que la justice saoudienne était «une mascarade», en commentant la liste des chefs d’accusations ordonnés par la justice turque, à l’encontre de 20 personnes accusées, dans l’affaire du meurtre du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi.

Elle estima, lors d’un tweet publié mardi sur compte officiel, que «la liste pourra être parallèlement présentée comme réponse à la mascarade de la justice saoudienne».

«Les autorités saoudiennes n’ont pas enquêté avec le chef d’orchestre du meurtre et n’ont pas pu non plus enquêter au sujet de l’implication d’aucune autre haute instance», avait-elle regretté.

Elle ajouta: «J’ai répété, à plusieurs reprises, que la justice pour le meurtre de Khashoggi et toutes les autres enquêtes concernant l’assassinat des autres journalistes ne demande pas seulement de la concentration sur les exécuteurs mais aussi sur ceux qui ont donné l’ordre, pour accomplir le crime», soulignant que les personnes qui se cachent dans l’ombre devraient être soumises aux enquêtes quels que soientt leurs rangs sociaux.

Callamard signala également que «la liste annoncée par la justice turque s’intéresse aux détails extrajudiciaires, qui entourent le meurtre, et pointe du doigt de hauts responsables », indiquant que cette étape permettra de débusquer la vérité.

Rappelons que Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien qui écrivait au Washington Post avait été tué le 2 octobre 2018, au consulat de son pays à Istanbul. Un crime dont le prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane est accusé d’en avoir donné l’ordre, compte tenu de l’opposition qu’exprimer Khashoggi à ce dernier.

Bien que l’Arabie saoudite avait organisé une enquête, qui se déroula à l’ombre, et qui déboucha sur un procès où les médias furent interdit d’assister, la communauté internationale, loin d’être convaincue, proclame la réouverture d’une enquête internationale et transparente où Mohamed ben Salmane et les hauts responsables soient interrogés.

Jusque-là, les proclamations semblent être tombées dans l’oreille d’un sourd, car le gouvernement saoudien estime avoir accompli sa tâche, et affirme que du fait que le tribunal ait jugé les coupables, pour lui, cette affaire est désormais close.

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