Algérie: décès du doyen des défenseurs des droits de l’Homme Ali Yahia Abdenour

Ali Yahia Abdenour, le doyen des défenseurs des droits de l’Homme algériens, s’est éteint, ce dimanche matin, à l’âge de 100 ans, après une longue lutte contre la maladie.

La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (indépendante) a fait l’éloge funèbre de son président d’honneur, dans un communiqué, en déclarant : « L’éternel président de la Ligue nous quitte pour toujours ».

Et d’ajouter que le regretté « était un personnage primordial des questions de droits de l’homme en Algérie, au Maghreb et dans le monde arabe ».

La Ligue algérienne a aussi rappelé que «Ses contributions pour placer la dignité humaine au cœur de l’action politique resteront immortelles dans la mémoire des Algériennes et des Algériens».

Abdenour est considéré comme le doyen des avocats en Algérie, où il a entamé sa carrière professionnelle dans les années 1960. En 1985, il a fondé la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, il est demeuré son président d’honneur jusqu’à sa mort, ce dimanche.

Feu Ali Yahia Abdenour est né en 1921 dans la province de « Tizi Ouzou », à l’est de la capitale Alger, où il a participé à la lutte politique contre le colonialisme français en militant dans les organisations et les partis (1940-1954), et en s’engageant dans la révolution de libération armée (1954-1962).

Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, Abdenour a occupé le poste de ministre des Travaux publics et de l’Agriculture, respectivement, avant de démissionner du gouvernement en 1968, après avoir rejeté les orientations du régime à l’époque.

Par la suite, le regretté s’est tourné vers l’opposition et a exercé la profession d’avocat, son action politique lui a valu d’être arrêté durant les années 1983 et 1984 (l’ère du régime du parti unique en Algérie).

Après l’adoption du pluralisme politique en Algérie en 1989, Ali Yahia Abdenour est devenu officiellement actif en tant qu’avocat et défenseur des droits de l’Homme, en défendant en justice un certain nombre de politiciens et de militants, y compris les dirigeants du Front islamique après leur emprisonnement et la dissolution de leur parti dans les années 1990.

Poursuivant sa lutte pour les droits humains jusqu’à son décès, il avait lancé en 2019 à l’occasion du déclenchement d’un soulèvement populaire contre l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, plusieurs initiatives avec des personnalités locales, pour les soutenir et appeler à la mise en place d’un système démocratique en Algérie.

En décembre dernier, le Conseil des droits de l’Homme de la présidence algérienne a décerné à Ali Yahia Abdenour le prix des droits de l’Homme en Algérie pour l’année 2020.

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