Algérie : le 23e vendredi de mobilisation rejette le dialogue avec « la bande »

Courrier arabe

Le Hirak déclenché le 22 février dernier se poursuit pour rejeter cette fois-ci la commission composée de « 6 personnalités nationales » et chargée de mener le dialogue que le président de l’État par intérim Abdelkader Ben Salah avait reçue jeudi dernier.

Les manifestants ont réitéré leur demande du départ définitif du système et ont scandé des slogans tels que « Irhalou, Irhalou » ( partez ), « Viva l’Algérie, Yetnahaw ga3! » (Il faut les enlever tous),  pas de dialogue avec les gangs » et « le peuple veut l’indépendance ».

D’autres slogans hostiles à Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et à la domination des militaires sur le pouvoir sont toujours présents: « Gaïd Salah dégage », « dawla madania machi 3askariya! » (Un État civil et non militaire), « y en a marre des généraux ».

Une possibilité de libérer les détenus politiques

Lors de sa rencontre avec les six membres du panel de dialogue, le président de l’État par intérim Abdelkader Bensaleh avait promis des mesures d’apaisement parmi lesquelles figurent: la libération des détenus d’opinion, la facilitation d’accès à la capitale, la réduction des restrictions imposées sur les manifestations et la levée des pressions exercées sur les médias.

Toutefois, le paysage dans la capitale en ce 23e vendredi n’était pas différent des semaines précédentes. Un dispositif policier impressionnant a été déployé tout au long de l’avenue Didouche Mourad et près de la place Audin et de la Grande-Poste. En outre, les barrages filtrants ont continué à réduire l’accès à Alger, les Gendarmes inspectaient les véhicules à la recherche d’éventuels manifestants.

Par ailleurs, les 6 personnalités membres de la commission du dialogue visant à « définir le cadre d’une élection présidentielle libre et transparente dans les plus brefs délais » ne jouissent chez le peuple d’aucune légitimité étant donné que Karim Younes, qui dirige la commission est un ancien ministre et président de la chambre basse sous Bouteflika, selon des observateurs.

Il est à noter que l’un des membres du panel, Ismaïl Lalmas a été chassé de cette marche hebdomadaire aux cris de « dégage ! ».

La contestation populaire refuse la tenue d’un scrutin présidentiel supervisé par les symboles du régime de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika tels que Abdelkader Bensaleh le chef de l’État par intérim, Noureddine Bedoui le premier ministre ainsi que Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée qui était un allié important du président déchu pendant de nombreuses années.

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