Algérie : Libération de plusieurs détenus d’opinion, une main tendue vers le dialogue

Courrier arabe

Hier vendredi, 03 janvier, les autorités algériennes ont libéré plusieurs détenus d’opinions. Un geste symbolique pour calmer la contestation, appuyant les promesses du nouveau président, vers un dialogue national pour résoudre la situation au pays.

Les bonnes nouvelles se sont vite répandues à Alger et dans plusieurs villes algériennes, où près de 76 détenus d’opinion avaient été libérés par les autorités.

«Bouregaa» enfin libre

Entre activistes, militants et journalistes, parmi les personnes libérées hier, se trouvait le symbole de la révolution algérienne «Lakhdar Bouregaa», et l’une des importantes figures du hirak algérien.

«Bouregaa» annonça lors de sa première déclaration, après sa libération: «La première chose que je ferai, c’est d’aller visiter à la Grande poste», soulignant qu’il s’attachait toujours au mouvement de contestation, malgré les 6 mois passés en prison.

Toutefois, «Abdelghani Badi», l’avocat de «Bouregaa», expliqua que «bien que son client ait purgé sa peine, il était toujours poursuivi par la justice, et devait se présenter à un procès, prévu dans 10 jours».

D’autres libérations

De même, fut libéré le général à la retraite «Hossin ben Hadid», qui fut accusé d’atteinte au morale de l’Armée, après avoir publié un article sur le journal algérien «al-Watan», lors duquel il évoqua le devoir que devrait avoir la direction militaire envers le hirak.

Aussi à Constantine, on annonça la libération du journaliste rédacteur, «Moundji Kheladi», célèbre pour ses interventions médiatiques, pour défendre le mouvement populaire.

«Un geste symbolique» de la part des autorités

Selon «Abdel Ghani Badi», l’avocat de plusieurs détenus d’opinion, «cette libération représente un geste, vers la résolution du dossier des détenus politiques au pays, en espérant que les autres soient libérés prochainement», en signalant que des dizaines d’autres, toujours détenus, avaient été interpellés pour avoir porté le signe amazigh, ou pour avoir publié, sur Facebook, des contenus incitant aux manifestations.

De sa part, «Rabah Lounisi», un professeur de science politique à l’université d’Oran, a signalé que «la libération des détenus d’opinion représentait un plan, pour calmer la contestation, avant de se lancer dans un dialogue».

Selon lui, plusieurs indices indiquent que la résolution allait dans la bonne voie, vue que l’Algérie se force à éloigner les militaires de la politique, consacrant l’Armée à ses engagements constitutionnels, et poussant la classe politique à bien gérer la situation interne, en évitant une explosion sociale.

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