Altercation verbale entre Macron et des policiers israéliens à Jérusalem

Emmanuel Macron a demandé avec insistance ce mercredi 22 janvier à des policiers israéliens de bien vouloir le laisser entrer dans l’église Sainte-Anne de Jérusalem, dans une scène rappelant un incident qui avait impliqué Jacques Chirac en 1996.

« I don’t like what you did in front of me » (« Je n’aime pas ce que vous avez fait devant moi »), a crié Emmanuel Macron à un policier israélien planté devant lui dans l’entrée de l’église, territoire français dans la Vieille ville de Jérusalem.

Le président est arrivé en milieu d’après-midi à l’entrée du domaine de Sainte-Anne où il devait rencontrer des religieux. Mais lorsqu’il a voulu entrer dans ce site français, les forces israéliennes qui l’accompagnaient l’ont devancé. Les agents français se sont alors opposés à leur entrée : « la sécurité y était assurée par les forces françaises » affirme l’Elysée.

Coup de colère de #Macron contre la police israélienne à Jérusalem. Dans les pas de Chirac en 1996

« Allez à l’extérieur je vous prie, personne n’a à provoquer personne, c’est compris ? », a lancé poursuivi le président français Macron. « Nous restons calme, nous avons fait une magnifique marche, vous faites du bon boulot dans la ville et je l’apprécie, mais s’il vous plaît, respectez les règles établies depuis des siècles, elles ne changeront pas avec moi, je peux vous le dire », a-t-il ajouté. « C’est la France ici, et tout le monde connaît la règle », a souligné, toujours en anglais, le chef d’État français, qui a improvisé une balade dans la Vieille ville de Jérusalem, où il avait seulement prévu de visiter l’église Sainte-Anne.

Je n’apprécie vraiment pas ce que vous venez de faire devant moi, sortez s’il vous plaît.

À sa sortie de l’église, le président français a voulu faire redescendre la tension et a plaisanté avec des agents israéliens, rapporté notre correspondant à Jérusalm, Guilhem Delteil. Côté français et Israélien, il y a une volonté d’apaisement. Il n’y a « rien de grave » dans cet incident juge l’Elysée quand la police évoque une simple « discussion » entre agents français et israéliens

Macron dans les pas de Chirac

Afin d’éviter ce type d’incident, les équipes diplomatiques françaises avait prévu un itinéraire à pied de quelques dizaines de mètres seulement. Mais Emmanuel Macron a tenu à traverser toute la vieille ville de Jérusalem, annexée par Israël mais occupée aux yeux du droit international, multipliant ainsi les risques d’un accrochage. Mercredi, quelques heures avant l’arrivée de Emmanuel Macron sur place, un accrochage avait eu lieu entre des membres du groupe chargé de sa sécurité et un membre des forces de sécurité israéliennes ayant voulu entrer dans la basilique, selon des journalistes sur place.

La basilique Sainte-Anne, construite par les Croisés au XIIe siècle et offerte par l’Empire ottoman à la France en 1856, est l’un des quatre territoires français de Jérusalem. C’est dans ce quartier de Jérusalem-Est que l’ancien président français Jacques Chirac s’était déjà emporté en 1996 contre des soldats israéliens qui l’encadraient de trop près en lançant son désormais célèbre « Do you want me to go back to my plane ? » (« Voulez-vous que je remonte à bord de mon avion ? »), avant d’exiger que les militaires sortent du domaine de Sainte-Anne.

Ce coup de colère d’Emmanuel Macron risque de rester comme un moment marquant de sa première visite à Jérusalem en tant que président de la République. Le président a adopté la même posture que Jacques Chirac, et pas seulement à ce moment-là puisqu’il s’est ensuite rendu comme lui sur l’esplanade des mosquées et devant le mur des Lamentations, rapporte notre envoyée spéciale Valérie Gas. Plus tôt, Emmanuel Macron était aussi allé visité l’Eglise du Saint Sépulcre. Emmanuel Macron a pris du coup plusieurs heures de retard dans sa visite. Cela l’a obligé à se rendre directement au diner officiel organisé par les autorités israéliennes et à repousser son rendez-vous avec Mahmoud Abbas à Ramallah.

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