Bande de Gaza: le ministère de Santé déclare « la plus grave crise dans les hôpitaux palestiniens depuis 13 ans »

Courrier arabe

D’après le ministère palestinien de la Santé, les hôpitaux de Gaza font face à la pire crise pharmaceutique de leur histoire depuis 13 ans d’encerclement israélien. Un manque flagrant de médicaments et des fournitures médicales cause de graves répercussions sur les malades de la bande de Gaza.

Les plus grands établissements publics de Gaza sont à court de médicaments essentiels, d’antibiotiques et des calmants ainsi que les pharmacies privées.

Le ministère de santé a déclaré que « le déficit de médicaments et de consommables médicaux atteignait plus de 52% », décrivant la crise comme « la plus grave jamais enregistrée ».

« Un patient sur deux est traité et d’autres patients sont parfois appelés à ramener les médicaments de l’extérieur vu l’incapacité des hôpitaux à les assurer », ajouta le ministre de Santé.

À la lumière de la crise économique que vivent les habitants de la bande de Gaza, beaucoup de malades dans les hôpitaux ne peuvent pas se permettre d’acheter des médicaments des pharmacies.

De son côté, le directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé, Youcef Al-Barsh, estime que « cette crise est sans précédant en raison des accumulations et des déficits antérieurs au ministère. Les médicaments dans les magasins ne suffisent que pour six mois, et dans d’autres pour trois mois ».

Il poursuit: « Des traitements essentiels pour des patients souffrant d’hypertension, de diabète et de tumeurs, de lait thérapeutique pour enfants et de consommables destinés aux patients souffrant d’insuffisance rénale ne sont plus disponibles ».

Mortalité potentielle

Youcef Al-Barsh note également que « l’absence des médicaments peuvent entraîner des décès directs ou indirects, tels que les cancéreux qui ne reçoivent aucun traitement, en plus des personnes à faible immunité qui ont besoin des médicaments de prévention des lésions précancéreuses, indisponibles depuis 3 mois », appelant ainsi à « une intervention internationale urgente ».

Médecine alternative

Au complexe médical Al-Shifa, le plus grand hôpital à Gaza, le directeur du service des urgences, Hatem Husseini, a annoncé qu’il y’a « un manque d’anti-convulsivants, que nous avons remplacé par des substances moins efficaces ».

Il enchaînait « Parfois, nous faisons recours à l’anesthésie pour soulager les crampes. Beaucoup de gens ayant des fractures, ne trouvent pas par quoi calmer les douleurs ».

Quant à Anouar Al-Sakka, un des jeunes blessés lors des attaques des forces d’occupation israéliennes, affirme qu’à l’hôpital, « le patient se trouve désormais dans l’obligation de se procurer les médicaments de l’extérieur. Cependant,  certains médicaments ne peuvent pas nous être donnés à cause de la crise ».

Rappelons que la Bande de Gaza connaît depuis des années une crise humanitaire incluant le manque de médicaments, carburant et matériaux de construction en raison du siège israléo-égyptien aux passages frontaliers.

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