Cinq pays dont la France et les Émirats arabes unis dénoncent l’intervention turque en Libye sans citer les autres intervenants

Courrier arabe

Les ministres des Affaires étrangères de l’Égypte, des Émirats arabes unis (EAU), de la Grèce, de Chypre et de la France ont dénoncé l’intervention militaire turque actuellement en opération en Libye, appelant les parties libyennes à respecter la trêve imposée là-bas à l’occasion du mois sacré du Ramadan.

Un communiqué, diffusé suite à la réunion tenue en vidéoconférence entre les MAE des cinq pays, nota que «les crises qui menacent la paix et la stabilité au Moyen-Orient étaient les principaux sujets abordés».

Il estima que l’implication turque en Libye menaçait la stabilité des pays africains et européens voisins de cette dernière, appelant Ankara à respecter l’embargo d’armement imposé au pays, et «à stopper le flux de combattants étrangers ramenés vers Tripoli depuis la Syrie».

Le communiqué évoqua également l’accord signé entre la Turquie et le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA) au sujet des frontières maritimes, signalant «qu’il violait la souveraineté de trois pays et ne respectait pas les termes des lois».

Le GNA dénonce une ingérence

Dès avoir entendu ces propos, le GNA estima que «le communiqué incluait un nombre de dépassements et de fausses notes, à l’encontre de l’État libyen et de sa souveraineté nationale», estimant qu’il véhiculait une grave ingérence au niveau des choix diplomatiques libyens.

Le GNA, reconnu internationalement, insista, à travers un communiqué diffusé par son MAE, à rappeler qu’il avait «entièrement le droit» de défendre les intérêts économiques du pays et ceux du peuple libyen, précisant que «l’accord fut signé entre deux pays méditerranéens, selon les accords et les conventions internationales et ne touchait les droits de quelconque autre tierce partie».

Le GNA s’est également dit «surpris par la présence des EAU, bien qu’ils ne soient pas un pays méditerranéen». Il redouta que de fausses notes ne s’organisent à l’ombre, et appela les 5 pays à réviser leurs comptes concernant le dossier libyen.

La Turquie dénonce l’hostilité envers sa présence

De l’autre côté, Ankara a dénoncé le communiqué traitant des débouchés de la réunion, estimant que les 5 pays étaient «hypocrites» et hantés par l’idée de s’opposer à la présence turque.

Lors d’un communiqué diffusé par son MAE, la Turquie nota que «le gouvernement égyptien avait tourné le dos aux intérêts de son peuple, et que les EAU n’avaient aucune relation avec la région».

«La France veut soutenir l’axe du mal car elle veut se venger de la Turquie, qui a déjoué les plans de Paris visant instaurer un état séparatiste au nord de la Syrie», avait ajouté le MAE de la Turquie.

Ainsi, il appela les pays «à agir selon les termes des lois et des diplomaties internationales», soulignant que «la paix ne se réalisait qu’à travers le dialogue et la collaboration et non pas à travers les complots tissés par les axes du mal».

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