Des milliers de travailleurs égyptiens coincés en Arabie saoudite, au Bahreïn et au Qatar appellent les autorités de leur pays à prendre des mesures urgentes pour les rapatrier, alors que le Caire a refusé d’accueillir un avion espagnol loué par Doha, pour rapatrier certains d’entre eux.
Il est vrai que la crise du coronavirus a poussé les pays du monde à prendre des mesures excessives pour limiter la propagation de la pandémie. Et c’est ainsi que nombreux se sont vu obliger de couper toutes leurs liaisons aériennes et maritimes avec l’étranger.
Ce choix bien qu’entrepris pour le bien des citoyens a néanmoins été à l’origine du pire cauchemar de beaucoup d’entre eux, qui se sont retrouvé coincés dans les aéroports. Certes tous les gouvernements ont rapatrié leurs ressortissants, mais celui de l’Égypte ne semble pas se préoccuper d’eux, les abandonnant par milliers dans plusieurs des pays du Golfe.
Plus de 4 mille au Qatar
La chaîne informationnelles «al-Jazeera» a rapporté, dimanche 5 avril, selon une source au ministère qatari des Affaires étrangères, que «le Caire a refusé de recevoir un avion espagnol que Doha avait loué, pour rapatrier des travailleurs égyptiens bloqués au Qatar, à cause de la crise du coronavirus».
الجزيرة| وزارة الخارجية: السلطات المصرية رفضت استقبال طائرة اسبانية استأجرتها #قطر لنقل عمال مصريين من #الدوحة إلى #مصر #كورونا #نديب_قطر pic.twitter.com/FmzbUrdXCW
— نديب قطر (@NadeebQa) April 5, 2020
Selon la chaîne: «Avant même le décollage de l’avion, les autorités égyptiennes ont signalé que les liaisons aériennes à l’aéroport du Caire étaient coupées, dans le cadre des mesures entreprises pour faire face à la crise du coronavirus, et qu’il était impossible pour elles d’enfreindre les ordres».
De sa part, le Comité national qatari des droits de l’homme a indiqué avoir demandé aux autorités à Doha de contacter le Caire, pour résoudre le problème de 4 mille égyptiens, voulant retourner chez eux, signalant: «Tous les frères égyptiens ont été pris en charge, par le Qatar jusqu’à ce qu’ils pourront retourner chez eux».
130 abandonnés au désert en l’Arabie saoudite
Lundi, des activistes sur les réseaux sociaux, ont diffusé des vidéos démontrant des Égyptiens abandonnés au désert saoudien de «Douba», livrés à leur sort sans la moindre prise en charge.
#صفاء_بصلة #مصر_اقوي_من_كورونا هذول عالقين في السعوديه ليش مصريين مااستنفرو ؟! سيسي وينه مواطنين مصريين في صحراء ومصر ليش رافضه تستقبل رعاياها ؟! وشمعنى الحرب الاعلاميه على الكويت ؟! pic.twitter.com/PeyW0PYfD0
— عبله كامل والكامل الله (@9OXaaiO4FWUnevN) April 4, 2020
Ils étaient près de 130 à affirmer que 3 bateaux étaient disponibles au port de Douba. Ils ont tous signalé avoir payé leur billet, sans pouvoir comprendre pourquoi leur pays refuse de les recevoir ou de leur fournir des explications.
Des centaines au Bahreïn
Aussi, plusieurs des Égyptiens coincés au Bahreïn ont publié des vidéos, indiquant qu’ils étaient sans emploi, et qu’ils avaient dépensé le peu d’argent qu’ils avaient.
«Nous avons signé l’engagement obligatoire que l’ambassade égyptienne nous a distribué, concernant la prise en charge financière de notre confinement, une fois de retour au pays», déclarent-ils.
أمر محزن أن نرى أخوة لنا من المصريين العالقين في #البحرين ويعيشون وضع إنساني صعب في ظل تخلي حكومتهم عنهم وعدم تأمين عودتهم سالمين إلى وطنهم، كما يعاني البحرينيون العالقون في الخارج#العالقين_بمملكة_البحرين#مصر pic.twitter.com/sdJ69yZ7SG
— Yahya Alhadid (@YahyaAlhadid) April 6, 2020
Ils ont signalé avoir contacté l’ambassade égyptienne, proposant à plusieurs reprises, des suggestions pour assurer leur rapatriement, sauf que cette dernière insista à rappeler la suspension des liaisons internationales que le pays applique en ce moment.
Rappelons que le ministère égyptien des Affaires étrangères avait obligé tous les ressortissants égyptiens à signer un engagement écrit, où ils s’engagent à prendre en charge financièrement leur confinement dans l’un des hôtels 5 étoiles, situés près de l’aéroport du Caire, choisis par les autorités égyptiennes.
Sans aucune réponse communiquée de la part de l’Égypte, les voyageurs, avec le sentiment d’être abandonnés, ne savent plus quoi faire ni vers qui se tourner.