Coronavirus: Israël et l’Autorité palestinienne commencent à limiter les mouvements des populations

Le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, l’a précisé ce mardi 17 mars : le passage des checkpoints ne sera permis qu’aux seuls travailleurs des secteurs jugés essentiels. Ces derniers devront rester en Israël pendant un mois ou plus. Les autres doivent rester chez eux.

Environ 120 000 Palestiniens sont concernés. Avec ou sans permis, ils travaillent en Israël et constituent une main-d’œuvre importante et bon marché. D’un côté ou de l’autre du mur de séparation, tous ces travailleurs palestiniens sont bloqués. Ils doivent choisir entre des mois de séparation de leur famille ou une ruine financière.

« C’est une situation compliquée, témoigne Ahmad, un carreleur palestinien, car si on ne peut plus traverser, on ne peut plus subvenir aux besoins de nos familles ni de nos enfants. On doit tout faire pour trouver une solution. On a des responsabilités. Oui, il y a du lien, de la solidarité entre les gens, mais on a très peur. » Ahmad ne peut plus travailler en Israël, dans la ville de Beer-Sheva.

Limiter la propagation du virus

Les autorités veulent limiter la propagation du virus entre Israël et les Territoires palestiniens, en fermant les points de passage. Alors que des milliers de travailleurs font des allers-retours chaque jour. Au checkpoint de Jabaa, Fadi, ouvrier du bâtiment, confirme que l’attente est moins longue. Mais il voit les gens se bousculer, sans masque, sans respecter les distances. Il a peur du virus mais aussi de perdre son travail.

« La situation économique est tellement mauvaise en Cisjordanie, alors on n’a pas le choix. On ne peut pas travailler. C’est le seul moyen pour survivre, donc on continue d’aller en Israël », raconte l’homme de 39 ans. Fadi préfère traverser, quitte à rester bloqué de l’autre côté du mur pour un ou deux mois.

Situation confuse

Comme lui, 70 000 Palestiniens, qui travaillent dans les domaines essentiels, la santé, l’agriculture et la construction, ont été autorisés à entrer en Israël. Mais la situation est confuse, précise Jafar, ouvrier de Ramallah : « Rien n’est clair : on n’a pas de garantie, on ne sait pas si notre logement sera pris en charge. Et si j’ai un problème, est-ce que je peux revenir ? », s’interroge-t-il. Pour le moment, l’Autorité palestinienne parle seulement d’examens de santé aux checkpoints et « d’auto-quarantaine » au retour.

Quitter la version mobile