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Derrière leur gouvernement, les Tunisiens appellent à l’abolition du lobby mafieux

Courrier arabe

Des médias tunisiens privés ont attaqué le ministre de la Santé de leur pays, Abdellatif el-Mekki, et son ministère, l’accusant de refuser à des particuliers l’importation de produits médicaux nécessaires à la lutte contre le coronavirus. Les Tunisiens, ayant réalisé que le scénario avait été monté, par des réseaux mafieux influents dans le domaine pharmaceutique, ont appelé le gouvernement à lancer une guerre pour libérer le pays de l’emprise de ce monopole.

Sous prétexte que cette affaire d’importation a fait couler beaucoup d’encre, la chaîne privée Attessia TV a décidé alors de lancer une émission, pour la traiter de près.

Pour débattre le sujet, à sa façon, l’émission s’est basée sur deux de ses invités, à savoir une jeune journaliste et un médecin spécialiste en chirurgie esthétique, qui semblent avoir bien joué le jeu, selon les constats des Tunisiens, spectateurs en milliers ce soir-là.

Les deux invités «pions» se sont alors chargés de faire croire aux gens que le ministre de la Santé, Abdellatif el-Mekki, était responsable de la dégradation de la crise du coronavirus au pays, car il avait barré la route aux particuliers qui voulaient importer des équipements médicaux qui pourront aider le pays à surmonter sa crise sanitaire. Ces mêmes particuliers, dont fait partie l’un des associés d’Attessia TV, et ces mêmes particuliers responsables des médias qui avaient lancé la campagne contre le ministre de la Santé.

Le ministre tire les choses au clair

Semblant dégouté par la manœuvre lancée contre les citoyens, le ministre Abdellatif el-Mekki a publié des déclarations sur sa page officielle, révélant les coulisses de l’épisode manquant et indignant l’exaspération des meneurs de campagnes.

El-Mekki déplora le fait que l’opinion publique, confinée chez elle, leur importe peu, «elle, qui attend qu’on la rassure, mais au lieu de la calmer ils la provoquent en convoquant ceux qui ne sont pas qualifiés à lui faire face».

«Y’avait-il le doyen d’une faculté de médecine ou le chef d’un département spécialiste en infectiologie ou en médecine préventive ?», avait-il questionné, en soulignant que celui qui voulait chercher la vérité s’appuyait sur les conseils des spécialistes du domaine.

Il ajouta : «Ils défendent des fraudeurs, qui prétendent avoir découvert des médicaments, mais que les enquêtes des cadres du ministère n’ont jamais trouvé», en rappelant les fiascos dans lesquels ces réseaux mafieux s’étaient trouvés auparavant.

«Ils défendent des corrompus, qui ont déjà trahit le marché tunisien, en distribuant des médicaments basés sur des données erronées trouvées, que le ministère a découverts dans leurs dossiers, et qui l’ont poussé à les retirer», avait-il directement insisté à déclarer.

El-Mekki a continué: «Où veulent-ils emmener le pays ? Nous mobilisons nos efforts pour protéger notre société et nous perdrons pas notre temps à suivre ses futilités».

Pour signaler à la fin de ses propos: «L’affaire du coronavirus est une affaire de sécurité nationale, c’est une affaire de science et pas d’un débat primitif, c’est une affaire d’éthique et de noblesse».

Les Tunisiens ne se laissent pas duper

Depuis leurs maisons, -où ils sont confinés depuis le 12 mars dernier-, les Tunisiens se sont rendus compte de la mise en scène montée et ont réalisé que ces médias cherchaient à les exploiter, pour mettre la pression au gouvernement, afin qu’il cède et les autorise à importer «les fameux équipements», dans le seul et unique but, «rester en tête du marché pharmaceutique et en assurer le contrôle, même si c’était au détriment de la population», comme le dénoncent certains activistes.

Aussi, nombreux militants ont crié l’abolition du monopole mafieux et ont appelé le gouvernement à «frapper d’une main de fer», pour mettre fin, une bonne fois pour toute, à la corruption qui ronge le pays depuis son indépendance, et à éliminer «ce parasite» qui vit en profitant du mal et du besoin de la population.

Khadraoui Mongi, journaliste et chercheur en sciences de l’information et de la communication était à la première ligne, criant: «Défendre l’État et la santé publique est désormais un devoir national, pour lutter contre les gangs du monopole et de leurs bras médiatiques».

«Une guerre contre l’État»

Samira Khiari Kchao, aussi journaliste l’a rejoint, signalant que «ceux qui pensent que la guerre des lobbies vise Abdellatif el-Mekki se trompent. «Ces groupes sont contre l’État quel qu’en soit le ministre», avait-elle déclaré, expliquant qu’il ne s’agit pas seulement d’une affaire personnelle ou d’un différend idéologique.

Elle ajoute : «Selon vous, comment est mort l’ancien ministre de la Santé, Slim Chaker?», indiquant implicitement que «les parties qui se cachent derrière cette sale guerre pouvaient aller très loin pour protéger leurs intérêts».

«Fakhfah peut gagner pour le pays»

De même, l’activiste, Hatem Sayhi, s’est réjoui du fait que la crise du coronavirus ait pu faire sortir du trou «les gangs et les gros poissons qui jouent du sort du pays et l’exploitent depuis longtemps».

«Ceux qui avaient hier attaqué sur la chaîne Attessia le ministre de la santé et le comité national pour la lutte contre le coronavirus, ce sont les gros poissons de la santé et de tous les autres secteurs», avait-il noté, en signalant que ces gangs étaient prêt à tout faire, y compris à tuer les Tunisiens et à les pousser vers les routes de l’exode, pour préserver leurs intérêts.

Il ajouta: «C’était eux, qui ont assassiné Chokri, Brahmi, les responsables de l’ordre, les soldats et les civils», indiquant que l’actuel Premier ministre Fakhfakh pouvait leur tenir tête et avait une chance pour ouvrir le feu contre ces gangs et gagner pour la Tunisie.

«Frappez en force pour anéantir les corrupteurs»

Des positions partagées par Noureddine Aloui, maître conférencier à l’université de Tunis, qui signala que depuis 56 (date de l’indépendance de la Tunisie), aucun gouvernement au pays n’avait été soutenu par le peuple comme le fut, aujourd’hui, celui de Fakhfakh.

Il l’appela ainsi à exploiter la force populaire qui le soutien, «avec sagesse et efficacité», et à passer à l’action en force pour combattre la corruption dans tous les secteurs.

«Ce fléau (la corruption) tremble de peur et pour la première fois, il commence à compter ses pertes, lui qui n’avait l’habitude que de compter ses gains», avait-il déclaré, en envoyant un message au premier ministre Fakhfakh et à son gouvernement, leur demandant d’attaquer en force, car toutes les autorités étaient entre leurs mains.

«Vous n’avez qu’à durcir le ton, et le peuple sera derrière vous», avait-il noté, en signalant que la crise du coronavirus étaient pour lui une occasion, car «si d’ici un mois, vous baissez les bras, nous vous compterons parmi les autres, et vous ne serez plus des nôtres», avait-il résumé avec un ton de mise en garde, et des sous-entendus qui préviennent la trahison du peuple.

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