Détenus par Haftar, des pêcheurs désormais libres arrivent en Sicile

Après plus de trois mois de détention dans la ville libyenne de Benghazi, 18 pêcheurs de nationalités différentes, dont 8 marins italiens, ont regagné le territoire italien, après avoir été relâchés par la milice du général putschiste, Khalifa Haftar.

Le correspondant de l’Agence Anadolu, a indiqué que les deux bateaux de pêche « Medinea » et « Antartide » ont été aperçus, dimanche matin, près des côtes de la ville sicilienne de Mazara del Vallo au sud de l’Italie

Escortés par les bateaux des garde-côtes italiens, les deux bateaux s’approchaient du port de la ville sicilienne après deux jours de navigation en provenance de la ville libyenne de Benghazi (est)

À l’approche des deux bateaux, des sirènes retentirent dans le port.

Dès le débarquement des pêcheurs, les équipes médicales se sont précipitées pour effectuer des tests rapides de dépistage de la Covid-19. Les pêcheurs ont pu rencontrer leurs familles et leurs proches, après que leurs tests se sont révélés négatifs.

Les familles des pêcheurs ont été profondément marquées au moment de la communion avec les leurs, après avoir passé 108 jours de détention à Benghazi dans des conditions difficiles.

Certains pêcheurs ont accordé des déclarations à la presse après avoir mis pied à terre.

Un pêcheur tunisien (qui n’a pas indiqué son nom) a mis l’accent sur la période de détention difficile qu’il a endurée.

Le pêcheur tunisien a confirmé avoir subi, avec les autres pêcheurs, de très mauvais traitements.

« La situation était critique. Ils nous ont laissés dans le noir à même le sol, pieds nus, et nous avons été soumis à de mauvais traitements », a fait savoir le pêcheur de nationalité tunisienne.

« Nous avons été mal traités. Nous sommes heureux d’être ici » a déclaré pour sa part, le capitaine de l’un des bateaux, Pietro Maroni.

Le maire de « Mazara del Vallo », Salvatore Quinci , a souhaité la bienvenue aux pêcheurs. Il a souligné dans une déclaration à la presse la nécessité pour l’Union européenne de garantir la sécurité des pêcheurs travaillant dans la zone.

« Notre gouvernement (italien) et l’Union européenne doivent nous informer si nous devons poursuivre cette activité économique (la pêche) dans les mois à venir ou si nos bateaux doivent être retirés de la mer », a-t-il soutenu.

Jeudi dernier, le ministère italien des Affaires étrangères a annoncé la libération de 18 pêcheurs détenus dans l’est de la Libye depuis plus de trois mois, accusés d’avoir violé les eaux territoriales libyennes

Début septembre, la milice de Haftar a détenu 18 pêcheurs à bord de deux bateaux italiens, dont 8 Italiens, 6 Tunisiens, 2 Sénégalais et 2 Indonésiens, dans une caserne de Benghazi, pendant une période de 108 jours avant de les relâcher jeudi dernier.

La libération des pêcheurs intervient quelques heures après une rencontre tenue à Benghazi, entre le Premier ministre italien Giuseppe Conte, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio et Khalifa Haftar.

L’Organisation des Nations Unies a intervenu directement pour parvenir à la libération des marins pêcheurs.

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