Entre Haftar en Libye et ben Brek au Yémen, la politisation du Hajj se poursuit

Courrier arabe

L’Arabie saoudite qui monopolise l’organisation du hajj n’hésite pas à s’en servir pour des raisons politiques, allant de la privation illégitime de ceux qui la contredisent, comme les Qataris, les Syriens et les Palestiniens, et à la récompense des autres pour leur loyauté, comme avec quelques Libyens et Yéménites.

Le journal arabe «al-Araby al-Jadeed» s’est entretenu avec les parties des pays qui ont bénéficié d’un traitement de faveur en Libye, et au Yémen, pour réaliser un constat de la situation, et comprendre la vérité derrière la politisation du Hajj.

Les milices de Haftar

Le ministre des Affaires des martyres, des blessées et des disparus au Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), «Muhanad Younes» a déclaré que l’octroi saoudien des visas du Hajj aux familles des milices de Khalifa Haftar, qui ont été tuées lors de l’offensive menée contre Tripoli, était une sorte d’encouragement qui les pousse à poursuivre la guerre.

Muhanad Younes nota que « le fait que les autorités saoudiennes aient attribué une importante quantité de visas aux milices de Haftar, dépassant les autorités du GNA reconnu internationalement, se considère comme une violation des accords et des pactes politiques, car il est impossible qu’un état, néglige la souveraineté d’un autre état, et traite avec les assaillants».

Le ministre libyen expliqua que «le soutien direct fourni par l’Arabie saoudite au criminel de guerre Haftar, était désormais flagrant, malgré les déclarations saoudiennes qui promettent reconnaissance au GNA», évoquant la visite effectuée par Khalifa Haftar à Riyadh, deux jours avant le lancement de l’offensive armée sur Tripoli, la capitale libyenne, dont il affirma la preuve du soutien.

Par ailleurs, «Ahmed al-Mismari» le porte-parole des troupes du général libyen à la retraite indique que: «après les coordinations entreprises avec les autorités saoudiennes, Ramadan dernier, 1760 visas de Hajj ont été réservés aux familles des victimes de tombées lors de l’opération «al-Karama» (la dignité)», alors que la totalité des sièges réservés à la Libye pour la saison 2019 est de 7800 places.

Les soldats yéménites de Ben Brek

L’octroi s’est reproduit au Yémen à travers les Émirats arabes unis, où Mohamed ben Zayed avait attribué 568 visas aux troupes du conseil transitionnel, dont le chef «Hani ben Brek» lui est un fidèle allié.

Un plan selon le chercheur et activiste politique «Nabil al-Bekiri» qui affirma qu’«Abu-Dhabi cherchait à travers ben Brek –et ses semblables- à promouvoir sa politique destructrice dans les zones contrôlées par le gouvernement», ajoutant que l’exploitation du personnage sanguinaire de ben Brek, à l’image de celui qui aide les gens à accomplir leur rêve et visiter les lieux saints «est un plan diabolique, basé sur la tromperie».

À ce sujet, «Salem Aboud» un des invalides yéménites a déclaré que «plusieurs privilèges étaient attribués aux soldats, par Hani ben Brek et ses compagnons du conseil transitionnel, en fonction de leur loyauté aux Emiratis».

Toutefois, il convient de signaler que des sources proches affirment que les octrois attribués aux soldats yéménites de ben Brek, tous comme ceux offerts aux milices de Khalifa Haftar, n’ont pas été soumis aux procédures officielles proclamées par les autorités officielles des deux pays en question.

Une action organisée par les Saoudiens et les Émiratis pour récompenser leur serviteurs, à l’abri des regards, pour pouvoir fuir les accusations, et les poursuites internationales, qui dénonceront la politisation du rituel sacré, et son exploitation pour des profits personnels.

Quitter la version mobile