Equateur : des émeutes font 5 morts dans une manifestation

Après une semaine de contestation contre le président équatorien Lenin Moreno, qui a brutalement augmenté le prix de l’essence, le bilan des morts s’alourdit. Cinq civils, dont un dirigeant indigène, ont trouvé la mort durant les manifestations qui secouent l’Equateur, ont annoncé jeudi 10 octobre les services du Défenseur du peuple, un organisme d’Etat.

« La première victime est un homme qui a été écrasé dimanche dans la province d’Azuay (sud). Les quatre autres sont décédées à Quito », a précisé une source de cette institution, sans préciser les circonstances des quatre nouveaux décès. « Nous appelons le gouvernement à mettre fin à la violence et à garantir le droit de manifester de manière pacifique », a ajouté le communiqué du Defenseur du peuple.

Selon cet organisme, Inocencio Tucumbi, dirigeant indigène originaire de la province de Cotopaxi, est décédé lors de la grande manifestation de mercredi à Quito. La cause n’a pas été précisée. Le précédent bilan officiel faisait état d’un mort et 766 arrestations. Par ailleurs, en une semaine, les manifestations ont fait au moins 122 blessés, selon la Croix Rouge.

Les indigènes rejettent le dialogue

En signe de protestation, les indigènes ont retenu, jeudi, huit policiers, sept hommes et une femme, qui ont été présentés sur une estrade lors d’un rassemblement des manifestants dans le nord de la capitale.

Lenin Moreno a tenté, jeudi, de renouer le dialogue avec la communauté indigène en colère, au lendemain d’une manifestation monstre à Quito. Mais la principale organisation indigène d’Equateur a rejeté le dialogue avec le gouvernement, appelant à « radicaliser les actions » de protestation.

« Aucun dialogue avec un gouvernement assassin », rapporte le communiqué de la Confédération des nationalités indigènes de l’Equateur (Conaie), signé par son président Jaime Vargas.

Le pays andin est secoué depuis début octobre par un mouvement social inédit depuis 2007, marqué par des blocages de routes et de puits pétroliers en Amazonie, des manifestations parfois violentes et des grèves.

Début octobre, le gouvernement a adopté une réforme mettant fin aux subventions sur le carburant, qui a fait bondir les prix à la pompe de plus de 100 %. Les manifestants en demandent le retrait.

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