Forte inquiétude en Corée du Sud face à l’épidémie de coronavirus

Un nouveau mort et 142 cas supplémentaires de SARS-CoV-2. La situation prend une tournure préoccupante en Corée du Sud, qui compte désormais 346 malades du coronavirus, selon les chiffres rendus publics samedi 22 février, dans un nombre croissant de régions.

Le sud-est du pays est le plus touché, principalement Daegu, la quatrième ville du pays, qui compte 2,5 millions d’habitants, et la province voisine du Gyeongsang du Nord.

Eglise de Jésus Shincheonji

Sur les 142 nouveaux cas, 38 ont été découverts parmi les fidèles de la branche de Daegu de la secte appelée Eglise de Jésus Shincheonji (« nouveau monde »), qui en comptait déjà plus d’une centaine. Parmi ces nouveaux cas, 92 l’ont été parmi les patients et personnels de l’hôpital Daenam du comté de Cheongdo (Gyeongsang du Nord).

C’est dans cet hôpital que le premier décès du coronavirus a été déploré mercredi. C’est aussi là qu’était soignée, pour une pneumonie chronique, la quinquagénaire décédée vendredi. Après la découverte de sa contamination, elle avait été transférée en urgence vers un hôpital de Busan, le grand port du sud-est du pays.

Par ailleurs, des cas ont été confirmés pour la première fois dans d’autres régions, dont l’île de Jeju, le Chungcheong et le Jeolla du Nord (centre et sud-ouest). Dans celle de Gyeonggi, la province qui entoure Séoul, de nouveaux malades ont été trouvés.

La Corée du Sud subit une multiplication par onze du nombre de malades depuis l’annonce, le 18 février, de la contamination d’une femme de 61 ans, la « patiente numéro 31 », par ailleurs membre de la secte Shincheonji. Cette femme pourrait représenter un cas de « super-propagateur », une personne infectée pouvant transmettre le virus à un grand nombre de personnes.

Situation qualifiée de « grave »

En réponse à la dégradation d’une situation qualifiée de « grave » par le président, Moon Jae-in, le gouvernement a placé Daegu et Cheongdo sous le statut de « zone d’administration spéciale », permettant un renforcement des moyens médicaux et de contrôle. Il se refuse toutefois à élever son niveau d’alerte, mais envisagerait différentes stratégies qui pourraient passer par une interdiction des entrées dans le pays.

La ville de Daegu a demandé aux habitants de porter des masques et d’éviter de sortir. Elle a aussi sollicité l’aide du gouvernement central, notamment l’acheminement d’un million de masques et l’ouverture aux civils d’un hôpital militaire. Des services d’urgence de certains hôpitaux de la ville ont été fermés pour avoir reçu la visite de personnes contaminées. Les personnels présents ont été placés en quarantaine.

La situation a par ailleurs conduit le maire de Séoul, Park Won-soon, à interdire, vendredi, les rassemblements sur trois grandes places du centre-ville « pour protéger les personnes âgées, qui sont fragiles face au risque de contagion », a-t-il expliqué. Ces trois places, toutes proches de la mairie, sont depuis plusieurs mois le théâtre de manifestations d’organisations conservatrices, qui rassemblent nombre de personnes âgées.

M. Park a également annoncé la fermeture de toutes les structures de la secte Shincheonji. « Séoul n’est plus en sécurité. Par précaution, nous avons pensé qu’il fallait prendre des mesures concernant l’église Shincheonji », a expliqué l’édile, qui prévoit également de fermer une centaine de centres d’aide sociale.

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