Grèce-Crise Migratoire : le camp de Moria ou «l’enfer sur terre»

Le terrain, un ancien centre militaire, est accidenté de toutes parts. Entre ses terrassements qu’ont recouverts des rangées de tentes et de conteneurs, des dénivelés abrupts. Sur les quelques pentes goudronnées, des grappes d’enfants dévalent en glissant sur des bouteilles de plastique aplaties. Leurs visages sont salis par la poussière que soulèvent des bourrasques de vent dans les oliveraies alentours. Ils courent partout, se faufilent à travers des grilles métalliques éventrées ici et là avant de disparaître en un mouvement. On les croirait seuls.

Ici, l’un s’est accroupi pour uriner, à la vue de tous. Un autre joue à plonger ses mains dans la boue formée au sol par un mélange d’eau sale et de terre. D’autres se jettent des cailloux. Alors que le jour est tombé, une gamine erre au hasard des allées étroites, dessinées par l’implantation anarchique de cabanes de fortune. Les flammes des fours à pain, faits de pierre et de terre séchée, éclairent par endroits la nuit qui a enveloppé Moria, sur l’île grecque de Lesbos.

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