Hezbollah: L’Arabie saoudite est insatisfaite du Premier ministre et doit s’excuser auprès des Libanais

Le Secrétaire général-adjoint du Hezbollah libanais, Naim Kacem, a souligné, dimanche, que l’Arabie Saoudite n’est pas satisfaite du Chef du gouvernement du Liban, Najib Mikati, considérant sa position à l’endroit de Beyrouth comme une « agressions » et la qualifiant d’injuste », tout en enjoignant à Riyad de « se rétracter et de s’excuser ».

L’Agence Anadolu n’a pas été en mesure de recueillir un commentaire de la part des autorités saoudiennes au sujet des déclarations de Kacem. En revanche, Riyad avait accusé, à maintes reprises, la formation libanaise de dominer le pays au profit de son allié, l’Iran.

Les propos de Kacem ont été prononcé à l’occasion d’un événement organisé par le Hezbollah dans le sud du Liban et qui a été transmis en direct par le site électronique « al-Ahd » proche du Mouvement chiite.

Au cours de son intervention, Kacem a évoqué l’actuelle crise diplomatique qui a éclaté entre Beyrouth et Riyad, sur fond de déclarations faites par le ministre libanais de l’Information, George Kordahi, avant d’être nommé à son poste, au sujet de la guerre au Yémen.

Kacem a relevé que « la position saoudienne injuste envers le ministre honnête Kordahi, qui demeure clair dans sa pensée et ses convictions, et qui n’a pas commis de tort à l’endroit de l’Arabie Saoudite ou d’un autre pays, est une position que l’on peut considérer comme étant une agression contre le Liban ».

Plus d’un mois avant sa nomination au poste de ministre de l’Information, en date du 10 septembre dernier, Kordahi avait déclaré lors d’une entrevue télévisée enregistrée, le 5 août, et qui avait été diffusée depuis sur l’une des plateformes électroniques de la chaîne qatarie al-Jazeera le 25 octobre, que « Les Houthis au Yémen se défendent contre les agressions de l’Arabie Saoudite et des Emirats ».

A la suite de cela, Riyad avait rappelé son ambassadeur en poste à Beyrouth tout en demandant à l’ambassadeur libanais en Arabie Saoudite de quitter le pays. Plusieurs pays, dont le Bahreïn, le Koweït, le Yémen et les Emirats avaient emboité le pas à l’Arabie Saoudite en retirant leurs représentants de la capitale libanaise.

Kacem a estimé que « L’Arabie Saoudite a procédé à tous les actes à connotation négative sans une raison pertinente ».

Et le haut responsable du Hezbollah de poursuivre : « Il n’est pas requis de la victime de l’agression, en l’occurrence, le Liban, de céder et de s’excuser, mais c’est plutôt à l’agresseur, à savoir l’Arabie Saoudite de se rétracter et de s’excuser auprès du peuple libanais ».

Kacem a estimé que « l’Arabie saoudite est insatisfaite du Chef du gouvernement Najib Miktati ainsi que de l’ensemble du gouvernement et n’était pas non plus satisfaite de la formation du gouvernement précédent par Saad Hariri, dans la mesure où elle avait un Chef du gouvernement qu’elle souhaitait installer au Liban mais qui n’est pas parvenu à atteindre la présidence ».

La semaine passée, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal Bin Farhan, a considéré que « le traitement avec Beyrouth n’est pas sérieux au vu de la domination du Hezbollah sur le régime politique libanais », ajoutant qu’il « n’y a pas de crise avec le Liban mais la crise du Liban est causée par la domination des agents de l’Iran ».

Kordahi a estimé que ses propos au sujet de la guerre au Yémen n’ont porté d’offense à aucun pays, et c’est la raison pour laquelle il « refuse de présenter des excuses ou de démissionner », tandis que Mikati avait réitéré, jeudi, son appel au ministre à prendre une position qui « préserverait les intérêts du Liban », ce qui a été considéré comme un appel à la démission.

À l’appel du président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, l’Arabie Saoudite conduit, depuis l’année 2015, une alliance qui lance des opérations militaires au Yémen, en soutien aux forces gouvernementales dans leur confrontation face au groupe Houthi, appuyé par l’Iran et qui contrôle plusieurs provinces du pays, dont la capitale Sanaa (nord) depuis 2014.

Ce conflit a fait plus de 233 mille morts et près de 80% de la population yéménite, au nombre de 30 millions de personnes, survivent grâce aux aides, dans ce qui est considéré par les Nations unies comme la pire crise humanitaire au monde.

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