Hong Kong: cinq blessés dans une attaque au couteau

La mobilisation à Hongkong a connu un nouveau pic de violence dimanche. Une attaque au couteau a fait cinq blessés, dont un activiste prodémocratie qui a eu l’oreille coupée, à l’issue d’une nouvelle journée émaillée d’incidents entre manifestants et forces de l’ordre.

La police, qui a revu son bilan à la baisse, avait dans un premier temps parlé de six blessés. La bagarre a éclaté devant un centre commercial à Tai Koo Shing, un quartier de la classe moyenne hongkongaise, où des manifestants prodémocratie s’étaient rassemblés une partie de la journée.

Selon des témoins cités par la presse locale, l’auteur de l’attaque était un homme parlant mandarin (langage prédominant en Chine continentale) et criant des slogans pro-Pékin. Des images télévisées ont montré Andrew Chiu, une figure locale de la contestation prodémocratie, avec une oreille presque entièrement sectionnée. Un deuxième homme inconscient gisait dans une mare de sang, tandis que des passants tentaient de soigner ses blessures.

Cinq personnes blessées

L’assaillant présumé a été pris à partie et violemment frappé par la foule, selon ces images de la chaîne RTHK. Cinq personnes au total, quatre hommes et une femme, ont été blessées, dont deux sont dans un état grave, a-t-on appris de sources hospitalière et policière.

Trois personnes ont, par ailleurs, été arrêtées, a indiqué la police, sans préciser si l’auteur de l’attaque en faisait partie. L’homme criait « Reprenez Hongkong et Taïwan », a témoigné l’avocat prodémocratie James To, s’adressant à la presse devant l’hôpital où a été transféré Andrew Chiu.

Hongkong, territoire semi-autonome, est secoué depuis cinq mois par des manifestations de militants prodémocratie qui dénoncent l’ingérence de Pékin, et Taïwan est un territoire indépendant que la Chine considère comme l’une de ses provinces et qu’elle n’exclut pas de reprendre par la force.

Rassemblements non autorisés

Plusieurs rassemblements non autorisés se sont tenus dimanche dans plusieurs endroits de Hongkong, donnant lieu à de fréquents heurts avec les forces antiémeute. Samedi, la police avait utilisé gaz lacrymogènes et canons à eau contre des milliers de manifestants descendus dans les rues pour une nouvelle marche non autorisée.

La contestation ne montre aucun signe de recul après presque cinq mois, mais les manifestations dégénèrent de plus en plus en violences. Déjà fragilisée par la guerre commerciale entre Washington et Pékin, l’économie de cette place financière pâtit de cette longue crise politique, la pire dans le territoire depuis sa rétrocession à Pékin.

Ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997, Hongkong jouit de libertés inconnues en Chine continentale aux termes de sa Loi fondamentale (Constitution régionale), comme la liberté d’expression et de manifestation ainsi qu’une justice indépendante.

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