Hong Kong: les manifestants appellent à l’aide des USA

À Hong Kong, les militants pro-démocratie sont à nouveau dans la rue ce dimanche 8 septembre, preuve que la suppression il y a quelques jours du projet de loi sur les extraditions ne suffit pas à calmer la colère.

Après la suppression du projet de loi sur les extraditions par la cheffe de l’exécutif hongkongaise, Carrie Lam, les manifestants changent de stratégie et semblent maintenant compter sur le soutien des États-Unis.

Les militants pro-démocratie se sont rassemblés devant le consulat américain avec de nombreux slogans en anglais et des drapeaux américains, des choses rares jusqu’à présent dans les manifestations à Hong Kong où l’on avait bien pris soin de ne pas apparaitre trop marqué justement par l’étranger.

Les manifestants espèrent que le Congrès américain pourra revoir l’acte qui lie les États-Unis à la région administrative spéciale, le traité de 1992 essentiellement centrés sur la finance, les droits de douanes et les exportations américains.

La réaction de Pékin ne devrait pas tarder

Les opposants aimeraient désormais que ce lien avec les États-Unis soit plus politique et axé sur la défense des libertés à Hong Kong. « Nous sommes là pour sauver Hong Kong et nous espérons que le gouvernement américain adoptera une loi pour aider les manifestants hongkongais. C’est très important, car cela pourrait changer le cours des choses », affirme Lo, une étudiante de 24 ans.

Dans la foule cet après-midi, on retrouve aussi des dessins de la statue de la liberté, parfois détournée et habillée d’un tee-shirt noir et portant un casque jaune, symbole des protestataires hongkongais, et des pancartes tendue bras levée devant le consulat américain de Hong Kong.

Les protestataires en appellent directement au soutien du Congrès américain alors que jusqu’à présent le président Trump est resté prudent sur Hong Kong, de peur de froisser Pékin en pleine guerre commerciale.

C’est important car nous voulons en faire une démonstration de solidarité et d’unité. Montrer que Hong Kong n’est pas seul sur le bateau des libertés et de la démocratie. Dans ces moments difficiles où les Hongkongais craignent qu’avec l’approche du 1er octobre et l’anniversaire des 70 ans de la fondation de la République populaire de Chine, le gouvernement et Pékin n’essaient de réprimer la contestation.

Kenneth Chan, professeur en sciences politiques et ancien président du Parti civic de Hongkong08/09/2019 – par Stéphane Lagarde Écouter

En appelant les États-Unis à la rescousse, la population hongkongaise, fatiguée par ces trois mois de contestation, va en tout cas certainement faire réagir Pékin. Dans la foule, on a même pu voir des drapeaux demandant l’indépendance de Hong Kong, une chose évidemment inacceptable pour le pouvoir chinois.

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