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Inde: nouvelles coupures d’internet, les manifestants maintiennent la pression

De nouvelles manifestations contre la loi sur la citoyenneté ont démarré vendredi 27 décembre en Inde. Anticipant ces nouvelles mobilisations contre cette loi jugée discriminatoire envers les musulmans, les autorités indiennes ont coupé l’accès à l’Internet mobile et aux SMS dans certains districts de l’Uttar Pradesh.

Dans cet Etat du nord de l’Inde, contrôlé par les nationalistes hindous et dirigé par un moine radical, l’Internet mobile avait été rétabli mardi après près d’une semaine de suspension. Cette région de 220 millions d’habitants compte 20 % de musulmans. Bloquer l’accès à Internet pour limiter les manifestations est une technique couramment utilisée par les autorités en Inde, le pays étant celui au monde qui a le plus recouru à cette méthode. Selon internetshutdowns.in, une centaine a déjà été recensée pour la seule année 2019.

Des centaines de personnes ont commencé à se rassembler devant la grande mosquée de New Delhi après la prière du vendredi, dans ce vieux quartier de la capitale quadrillé par les forces de l’ordre. Policiers antiémeute et paramilitaires ont érigé des barricades sur les rues menant à la mosquée, où de violents affrontements avaient éclaté lors de précédentes manifestations.

Mais les protestataires se disaient déterminés à poursuivre tant que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi ne retirerait pas sa loi controversée prévoyant de donner la nationalité indienne aux réfugiés d’Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh, sauf ceux de confession musulmane. « Ils veulent expulser les pauvres, les musulmans, et tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux » a déclaré à l’Agence France-Presse un manifestant, Muntazir Bashir.

Vingt-sept morts

Avant la grande prière du vendredi, des milliers de policiers armés ont patrouillé dans les districts de l’Uttar Pradesh à majorité musulmane. 5 000 personnes ont été placées en détention préventive, en plus de 1 000 autres déjà arrêtées en lien avec les manifestations. A Bombay, la capitale économique, des centaines de policiers étaient déployés et des dizaines de check-points ont été mis en place. Une contre-manifestation de 200 personnes partisans de la loi s’est par ailleurs tenue dans la ville.

Ces deux dernières semaines, vingt-sept personnes ont péri dans des manifestations parfois violentes contre cette législation qui a cristallisé les griefs et peurs suscités par le gouvernement du premier ministre, Narendra Modi. Il s’agit du mouvement de contestation le plus important depuis l’arrivée au pouvoir des nationalistes hindous en 2014.

L’Uttar Pradesh est particulièrement touché : il y a une semaine, de violents heurts avaient éclaté après la sortie des mosquées, entraînant la mort de dix-neuf personnes – la plupart tuées par balle. Cette réponse brutale des forces de l’ordre nourrit la colère des manifestants, qui accusent les autorités de répression arbitraire.

Expulsion des opposants étrangers

Approuvée le 11 décembre par le Parlement, la loi contestée facilite l’attribution de la citoyenneté indienne aux réfugiés hindous, sikhs, chrétiens, jaïns, bouddhistes et parsis arrivés avant 2014, qui ont fui « pour des raisons religieuses » l’Afghanistan, le Pakistan ou le Bangladesh, s’ils résident en Inde depuis au moins cinq ans. Seuls les résidents musulmans sont exclus du dispositif. Ils resteront des sans-papiers, c’est-à-dire qu’ils n’auront aucun droit.

Si cette loi ne concerne pas directement les musulmans indiens, elle a renforcé les inquiétudes de cette minorité religieuse (14 % du 1,3 milliard d’Indiens), qui craint d’être reléguée au rang de citoyens de seconde classe dans l’Inde des nationalistes hindous.

Alors que ce mouvement de contestation connaît un grand retentissement international, les autorités indiennes gardent un œil sur les agissements des étrangers présents dans le pays et prennent des sanctions si elles découvrent qu’ils se sont joints à la mobilisation.

Une touriste norvégienne qui a participé à une manifestation dans l’Etat du Kerala, dans le sud de l’Inde, s’est ainsi vu ordonner de quitter le pays, a rapporté l’agence Press Trust of India. Plus tôt dans la semaine, un étudiant allemand en échange universitaire à Chennai (également dans le Sud) a dû partir lui aussi d’Inde après avoir participé à une marche contre la loi sur la citoyenneté, d’après la presse indienne. Selon des photos publiées par les médias, le jeune homme avait défilé avec une pancarte disant « 1933-1945 Nous sommes passés par là », en référence à l’Allemagne nazie.

SourceLe Monde

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