Une enquête menée par l’équipe d’Eekad (plate-forme connue dans le monde arabe pour ses investigations médiatiques) a signalé qu’«un réseau de faux comptes manipulait l’opinion publique au Qatar, en attaquant certains pays arabes et en présentant des idéologies racistes».
L’équipe d’Eekad a commencé son enquête en avril 2022, après que ses analystes, suivant les interactions sur Twitter, ont remarqué une augmentation des discours racistes, au sein des internautes qataris.
Ils sont intéressés de près à ces comptes, remarquant que certains appartenaient à de véritables personnalités connues, alors que d’autres étaient mystérieux.
À la recherche du mystère
L’équipe de chercheurs s’est centrée sur les comptes mystérieux, pour tenter de trouver les acteurs principaux qui se cachent derrière ces opérations de manipulation.
Elle a remarqué que les faux comptes analysés, tenaient à se présenter comme partisans du régime, et partageaient des points de vue similaires concernant certains dossiers critiques.
Les comptes critiquent les services de la santé, proclament que les travailleurs et les résidents étrangers soient expulsés, critiquent le Conseil consultatif du Qatar, attaquent l’Égypte et l’Arabie saoudite et autres affaires similaires.
Eekad signale que «les comptes agissent ainsi, pour donner l’impression à toute personne consultant Internet, que telle est l’opinion de la majorité des citoyens du Qatar».
Les chercheurs ont constaté que l’activité des comptes a commencé en avril 2022, et le traçage a signalé qu’ils ont tous été créés durant les premiers mois de 2022.
Ils indiquent que «Twitter a déjà fermé certains d’entre eux», ce qui remet en cause leur crédibilité».
Les analystes ont épluché les listes des followers des comptes, et ont trouvé qu’ils suivaient tous le compte de Mohamed al-Ateebi (opposant de Doha). L’activité de ce dernier a été passée au crible et l’équipe a trouvé qu’il interagissait uniquement avec le compte Qleaks (connu pour son opposition à Doha).
Ainsi, l’équipe a pu trouver un lien entre ce réseau et celui d’une ancienne enquête menée sur des comptes chargés d’attaquer le Qatar sur les réseaux sociaux.
À l’époque, elle était parvenue à trouver une personne nommée Mohamed Daghistani (Syrien vivant aux Emirats arabes unis), à la tête du réseau monté pour attaquer le Qatar et ses symboles.
Un réseau plus large qu’il ne paraît
L’équipe d’Eekad a ensuite lancé une enquête sur d’autres pays, et un résultat similaire a été trouvé, affirmant que «des faux comptes Twitter parlent de racisme et tentent d’enflammer les communautés».
Eekad a signalé que son investigation se poursuivait sur un champ plus large, espérant pouvoir démasquer la partie qui se cache derrière ses réseaux et pourquoi elle agit de la sorte.
