En Irak, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, démontrant un jeune irakien se faire tabasser par la police, dans la ville d’al-Nassirya, a déclenché la colère populaire, poussant le Premier ministre du pays à présenter ses excuses.
La vidéo, partagée en masse par les internautes démontre clairement un groupe de policiers tirant par la force un manifestant, après l’avoir violemment frappé aux alentours du centre de manifestation et du sit-in pacifique à al-Nassirya.
Les informations, selon les réseaux sociaux, indiquent que le manifestant avait été interpellé depuis un collège se trouvant dans la ville d’al-Nasirya, au gouvernorat de Dhi Qar, sans précisé si le jeune homme s’y était réfugié dans l’établissement en fuyant la police ou s’il était un des élèves et interpellé alors qu’il était en cours, pour avoir participé précédemment aux manifestations.
Plusieurs ont déploré la violence des forces de l’ordre et leur façon de traiter les protestants, indignant l’injustice du gouvernement et de ses autorités.
L’Observatoire irakien des droits de l’homme a noté : «Le gouvernement irakien continue à oppresser les manifestants», en déplorant la tragique scène qui s’est déroulée en plein jour.
The Iraqi government continues to crack down on protesters. pic.twitter.com/XeZ1yswbI4
— المرصد العراقي Iraqi Observatory for Human Rights (@IOHRiraq) January 11, 2021
De sa part, l’écrivain Omar Habib a écrit : «Une personne se fait trainer dans la rue, rouer de coups et humilier de la sorte ! Une telle affaire ne devra pas passer comme çà, ces gens salissent les sacrifices des forces de l’ordre», en appelant à ce que les responsables de l’interpellation soient transférés vers un conseil disciplinaire.
بأي عرف ..
بأي اخلاق..
بأي قانون..
بأي شرع..
بأي احترام للانسان..يسحل شخص و يضرب و يهان هكذا..
مثل هذه القضية يجب ان لا تمر مرور الكرام فأن هؤلاء يسيؤون لجهود و تضحيات القوات الامنية.. pic.twitter.com/lxqWfHTIEY
— Omar Habeeb || عمر حبيب (@TheOmarHabeeb) January 11, 2021
De son côté, le journaliste, Abdesalam al-Jamili, a indiqué : «Cette scène ne provient pas des barrages palestino-israéliens, mais de la ville irakienne d’al-Nassirya, et la victime, même si elle a rempli les critères d’un accusé, elle n’est pas plus qu’un agitateur et une personne à la recherche d’un pays», en regrettant la situation que son pays se voit obligé de traverser.
هذا المشهد ليس على الحواجز الفلسطينية-الإسرائلية، بل في مدينة #الناصرية، والضحية حتى وإن استوفى شروط المتهم، فهو ليس أكثر من مثير فوضى وباحث عن #وطن، بالمحصلة لا يملك سجلا حافل بانتهاكات حقوق الانسان، وليس بارع بـ"الشردة والوليات".. المشتكى لله!#قضيتنا_قضية_وطن_مسلوب pic.twitter.com/FWmJqiparv
— عبدالله سلام الجميلي (@Abd94_s) January 11, 2021
Le gouvernement s’excuse
Dès lors, le Premier ministre irakien, Mustapha al-Kadhimi, a présenté ses excuses au directeur du collège, après que les forces antiémeutes avaient envahi l’établissement pour interpeller le manifestant.
Al Kadhimi s’est excusé pour le comportement des forces de l’ordre et espéra que «les élèves et les enseignants ne furent pas troublés par la scène».
Il a publia une vidéo de l’appel qu’il avait eu avec le directeur du collège, où il avait expliqué que «l’attitude des forces de l’ordre ne représentait pas celle de toutes les forces au gouvernorat», tout en appelant au calme dans la ville d’al-Nassirya.
Depuis plusieurs jours, la ville d’al-Nassirya vit au rythme des manifestations populaires, déclenchées pour proclamer l’amélioration des conditions de vie, dans une région où la majorité soufre de pauvreté extrême.