Israël et la Syrie s’échangent des prisonniers suite à une médiation russe

Deux ressortissants syriens contre une jeune Israélienne : l’État hébreu et la Syrie ont annoncé, jeudi 18 février, un nouvel échange de prisonniers complexe entre les deux pays techniquement en guerre à la faveur d’une médiation de la Russie.

Dans un premier temps, l’armée israélienne a indiqué avoir remis à la Syrie deux « bergers » qui avaient été interpellés il y a « quelques semaines » après avoir franchi la frontière disputée dans la partie du plateau syrien du Golan occupée par Israël.

« En accord avec les directives du gouvernement israélien, l’armée a renvoyé deux bergers en territoire syrien », a-t-elle indiqué, précisant que les deux hommes avaient été remis à la Croix-Rouge internationale (CICR) à Qouneïtra, en Syrie.

Les deux hommes avaient été arrêtés « au cours des dernières semaines » après avoir « traversé la ligne Alpha », frontière de facto entre la Syrie et Israël sur la partie du Golan annexé.

La Syrie a ensuite confirmé la libération de ces deux prisonniers syriens et les a identifiés comme étant Mohamed Hussein et Tarek Al-Obeidan.

Leur libération intervient à la suite de « l’échange qui a commencé la veille avec une médiation russe » et qui, selon l’agence de presse syrienne officielle Sana, a permis de libérer mercredi une militante syrienne, Nihal al-Mokt, contre une jeune Israélienne qui serait entrée « par erreur » en sol syrien.

« Il y a quelques jours, une jeune Israélienne a traversé la frontière avec la Syrie. J’ai parlé à deux reprises avec mon ami, le président russe Vladimir Poutine. Je lui ai demandé son aide pour favoriser le retour de la jeune femme et il a agi », a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a « remercié » le chef de l’État russe.

La militante syrienne bientôt « pardonnée »

La jeune femme est « actuellement en route vers Israël », a précisé Benjamin Netanyahu, indiquant qu’à titre de « geste de bonne volonté », Israël avait libéré de son côté les deux bergers et accordera un « pardon » à la militante Nihal al-Mokt qui, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), se trouve dans sa résidence de Majdal Chams.

Cette petite ville druze est située dans la portion du plateau du Golan syrien conquise par Israël en 1967, puis annexée. Et aujourd’hui encore, une grande partie de la population locale de Majdal Chams se considère syrienne et non israélienne.

En janvier 2020, les autorités israéliennes avaient d’ailleurs libéré deux prisonniers druzes du Golan, dont l’un avait été condamné pour espionnage au profit de la Syrie voisine, dans le cadre d’un échange facilité aussi par la Russie, qui entretient des relations avec les deux pays ennemis.

Israël et la Syrie, qui sont toujours techniquement en guerre, sont séparés par une frontière de facto au niveau du plateau du Golan, que l’État hébreu occupe en partie depuis la fin de la guerre des Six-Jours en 1967.

Au cours des dernières années, l’armée israélienne a par ailleurs multiplié les frappes contre des éléments jugés favorables à l’Iran, son grand ennemi, en sol syrien.

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