Israël: le président de la Knesset suspend la session plénière

Le Likoud, le parti au pouvoir en Israël, utilise-t-il la crise du coronavirus pour s’octroyer des prérogatives contraires au fonctionnement démocratique ? Pour Benny Gantz, la situation est suffisamment dramatique pour s’adresser solennellement aux Israéliens. Ce mercredi 18 mars dans la soirée, celui qui a été soutenu par une majorité de députés pour former un gouvernement a dénoncé une « tentative sans précédent et anti-démocratique » d’imposer « par la force » un arrêt de l’activité parlementaire. Et il a accusé son rival Benyamin Netanyahu ainsi que le président sortant du parlement, Yuli Edelstein, d’être responsables de ces manœuvres.

Plus tôt dans la journée, Yuli Edelstein avait annoncé un arrêt des travaux du parlement jusqu’à la semaine prochaine. Il invoque un désaccord entre les deux principales formations, le Likoud et Bleu-blanc, sur la composition d’une commission essentielle au fonctionnement du Parlement. Pour lui, soumettre ce différend à un vote en plénière entraverait les négociations menées par les deux partis en vue de la formation d’un gouvernement d’union.

Condamné par le président israélien

Mais la suspension temporaire du parlement est un coup de force inédit dans l’histoire d’Israël. Et Bleu-blanc a saisi la cour suprême pour obtenir l’annulation de cette décision. L’initiative a également été condamnée par le président israélien. Le chef de l’État a enjoint le président de la Knesset à « ne pas laisser la crise [sanitaire], aussi sérieuse soit-elle, endommager [le] système démocratique ». Pour Reuven Rivlin, le Parlement a un « rôle crucial » à jouer dans la lutte face au coronavirus.

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