Jordanie: le remaniement ministériel aggrave la crise économique

Courrier arabe

Des économistes ont constaté que le troisième remaniement ministériel effectué jeudi dernier par le premier ministre jordanien Omar Razzaz, n’a fait que renforcer le mécontentement populaire contre la politique économique du gouvernement au lieu de désamorcer la crise qui secoue la Jordanie depuis plus d’une année.

En vertu de ce dernier remaniement ministériel, Salama Hammad a remplacé Samir Mabyadhin au poste de ministre de l’Intérieur, Mohammed Al Ississ conseiller à la Cour royale est devenu ministre de la planification et la coopération internationale, Nidhal Al Batayneh, ministre du travail, et le directeur des services médicaux royaux Sâad Jaber, ministre de la santé.

Par contre, le ministre de la communication Mathna Gharaïba, le plus controversé parmi tous les ministres depuis la formation du gouvernement en juin 2018, a été maintenu avec la modification du nom de son ministère qui est devenu le ministère de l’économie numérique et de l’initiative.

Ce remaniement ministériel a coïncidé avec l’appel à la relance des protestations devant le palais du gouvernement pour revendiquer la baisse des prix et la nomination de ministres ayant une vision politique et économique proche des besoins des citoyens. Ceci en s’inspirant de l’expérience des manifestations du Ramadan passé qui avaient provoqué la destitution de l’ancien gouvernement de Hani Al Malki.

L’ancien vice-premier ministre Jawad Anani a déclaré au site « Al Arabi Al Jadid » que ce remaniement ministériel n’apporte rien de nouveau. Il explique que tout ce que le pouvoir a fait était de changer les visages, tandis qu’il devrait appliquer une nouvelle approche économique, et repenser ses programmes de sorte à mettre un terme à l’endettement croissant qui a dépassé les 40 milliards de dollars et aussi de réduire la pauvreté et le chômage.

L’économiste Houssem Al Âaïch a déclaré à « Al Arabi Al Jadid » que la situation économique actuelle en Jordanie n’encourage guère à l’optimisme notamment avec l’encours de la dette, les intérêts sur la dette publique et le chômage qui a dépassé 18.7%. Le taux de pauvreté quant à lui a atteint selon le gouvernement 16%, mais en réalité, il est nettement plus élevé.

L’économiste a ajouté que le citoyen jordanien est soumis à des conditions de vie particulièrement difficiles en raison de la hausse des prix et l’augmentation des impôts, ce qui a entraîné la baisse du pouvoir d’achat et la stagnation du marché.

Il a considéré qu’un état d’anxiété est de retour parmi les jordaniens après l’accord qu’a conclu le gouvernement avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour le renouvellement du programme de réforme économique qui était censé prendre fin le mois d’août prochain.

Le FMI avait affirmé il y a quelques jours dans un communiqué officiel que le gouvernement jordanien doit effectuer d’autres réformes pour améliorer la situation financière du pays et accroître ses recettes intérieures.

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