Jordanie : les enseignants sont en grève depuis trois jours tandis qu’une campagne de désinformation est menée contre leur mouvement

Courrier arabe

La grève des enseignants en Jordanie se poursuit pour le troisième jour consécutif après l’échec des négociations menées lundi entre le ministère de l’éducation et le syndicat des enseignants. Ce dernier a assuré que sa grève reste ouverte jusqu’à la satisfaction de ses revendications, affirmant qu’il a fait des compromis pour parvenir à un règlement mais le gouvernement ne s’était pas montré coopératif.

Le porte parole du syndicat Noureddine Nadim a indiqué mardi:  » les enseignants ne sont pas tenus de trouver une solution, ils revendiquent un droit dû depuis cinq ans ». Nadim s’est interrogé: « le dialogue pendant tout ce temps n’est-ce pas suffisant ? » Il a également déploré le fait que le dialogue avec le gouvernement ne repose pas sur le principe de la reconnaissance des droits.

Il a enchaîné: « le premier ministre devrait présenter ses excuses pour l’humiliation que les enseignants ont subi jeudi dernier. Il faudrait également créer une commission d’enquête sur les violences dont ils ont été victimes ».

De son côté, l’Assemblée législative jordanienne a tenté d’engager une médiation pour trouver une solution à cette grève. Ses efforts les plus récents étaient une rencontre ayant réuni lundi dernier le président du parlement jordanien Attif al-Tarawna avec le vice président du syndicat des enseignants Nacer al-Nawasrah.

Al-Nawasrah avait indiqué aux médias que le ministre de l’Éducation Walid al-Mâani a proposé d’octroyer des augmentations salariales selon le classement, avec de faibles chiffres allant de 6 à 8% qui ne peuvent pas donc satisfaire les espoirs des enseignants selon ses termes. Il a également expliqué que le système proposé prive de nombreux enseignants de l’augmentation.

Une campagne de désinformation

Cette grève des enseignants s’est confrontée à une campagne de désinformation médiatique sans précédent. Des sites d’actualité locaux ont abordé le sujet d’un point de vue qui condamne les enseignants et les culpabilisent.

Certains sites ont lié la grève aux Frères Musulmans alors que le vice président du syndicat avait certifié que l’organisation n’appartient à aucun parti ou mouvement.

Des journaux tels que « al-Ra’ay » et « al-Doustour » se sont focalisés sur des manifestations organisées par des parents d’élèves réclamant de mettre fin à la grève et de négliger ainsi les revendications des enseignants.

Rappelons que samedi dernier, les enseignants ont entamé une grève ouverte pour réclamer une prime représentant 50% du salaire que le gouvernement avait promis de verser il y a cinq ans.
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