Karen Attiah appelle la Turquie à diffuser l’enregistrement des derniers mots de Khashoggi

Courrier arabe

La journaliste du « Washington Post » Karen Attiah a appelé dans un nouvel article marquant le 1er anniversaire de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, les services des renseignements turcs à diffuser l’enregistrement des derniers mots de la victime.

« Jamal mérite d’être écouté par ses collègues saoudiens avec son accent distinctif, ils doivent entendre aussi les voix des assassins de Jamel », a-t-elle souligné en ajoutant que le défunt aurai souhaité cela.

Karen a affirmé: « s’il y a une chose par laquelle Jamel Khashoggi était passionné, c’était avant tout d’être lu et compris par les Saoudiens ainsi que par les autres lecteurs du monde arabe ».

Les responsables des renseignements turcs ont publié récemment dans le journal « Sabah » plus de détails sur les derniers mots de Jamal: « Ne me couvrez pas la bouche! Je suis asthmatique, ne le faites pas, je m’étoufferai ».

Karen a estimé: « tout le monde doit écouter son dernier appel sans modification ni traduction, même s’il s’agit de sa mort. Sa famille mérite de connaître la vérité ».

Elle a poursuivi: « c’était difficile pour ceux qui ont connu Jamal d’attendre les détails diffusés au compte-gouttes. Je comprends que cette démarche contribue à lui rendre justice, mais dernièrement, ces publications autour de la question me paraissent comme des tentatives d’agiter l’opinion publique, et de marquer des points sur la scène politique ».

Karen a également attiré l’attention sur un article touchant de Hamid Dabashi, professeur à l’Université de la Colombie, dans lequel il s’est interrogé: « Comment peut-on crier en arabe? ».

Il a expliqué que les derniers sons produits par Jamal ne ressemblaient ni à l’arabe ni à aucune autre langue. « Ils étaient des cris primaires venant d’une personne brutalisée », a-t-il indiqué.

La journaliste du « Washington Post » a enchaîné: « si Jamel était en vie, il serait heureux des cris de liberté venant de pays arabes tels que le Soudan et dernièrement l’Égypte. Durant le printemps passé, les braves manifestants soudanais ont aidé à renverser El-Béchir, et durant ces dernières semaines, le peuple de l’Égypte a appelé à évincer al-Sissi ».

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