La Belgique appelle à protéger les acquis démocratiques de la Tunisie

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi, s’est entretenu, jeudi, par téléphone, avec la vice-première ministre belge et ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Sophie Wilmès.

C’est ce qui est ressorti du communiqué rendu public par la diplomatie tunisienne.

« La Tunisie continuera de respecter ses engagements internationaux » et de « défendre les principes de l’Etat de droit et les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme », a souligné le chef de la diplomatie tunisienne.

Jerandi a également précisé que « la situation actuelle de la Tunisie est exceptionnelle, dictée par l’impératif de préserver la paix sociale ».

Les deux responsables ont évoqué lors de cette conversation téléphonique la situation sanitaire et la stabilité institutionnelle en Tunisie.

De son côté la responsable belge a déclaré « nous restons attentifs à la situation actuelle de la Tunisie », soulignant qu' »il faut protéger les acquis démocratiques et écouter les aspirations du peuple tunisien ».

Par ailleurs, le ministre tunisien des Affaires étrangères a remercié son homologue belge pour le soutien que la Belgique apporte à la Tunisie dans sa lutte contre la pandémie du coronavirus, ainsi qu’à l’échelle de la coopération bilatérale et au sein des institutions européennes.

Les deux parties ont également convenu de poursuivre les concertations sur les questions d’actualité les plus importantes dans l’intérêt des peuples amis tunisien et belge, selon la même source.

Le Président tunisien, Kaïs Saïed, avait annoncé, durant la soirée du dimanche, au cours d’une réunion d’urgence avec de hauts responsables militaires et sécuritaires le limogeage du Chef du gouvernement Hichem Mechichi et le gel des pouvoirs du Parlement. Il a également fait savoir qu’il assumera le pouvoir exécutif, avec l’aide d’un gouvernement qui sera dirigé par un nouveau chef désigné par lui, et ce, pour une durée de 30 jours.

Le locataire de Carthage a en outre annoncé qu’il préside le parquet.

Les décisions du Chef de l’Etat tunisien surviennent à la suite des manifestations populaires qui ont eu lieu dans plusieurs gouvernorats exigeant la démission du gouvernement, dans un contexte de difficultés économiques et d’une crise politique qui dure depuis des mois dans le pays.

Saïed avait également déclaré avoir pris ces décisions pour « sauver la Tunisie, l’Etat et le peuple tunisien ». Certains partis politiques ont considéré les mesures d’exception comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres y ont été favorables, estimant qu’il s’agissait d’une « rectification du processus révolutionnaire ».

La Tunisie est considérée comme le seul pays arabe qui a réussi à effectuer une transition démocratique parmi d’autres pays arabes qui ont également connu des révolutions populaires renversant les régimes au pouvoir, notamment en Égypte, en Libye et au Yémen.

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