La Grèce ferme ses frontières aux réfugiés qui déferlent de Turquie

Des photos qui rappellent les migrations de l’été 2015. Après la mort d’a u moins 33 de ses militaires dans la région syrienne d’Idleb attribuée au régime syrien soutenu par la Russie, la Turquie a agité le chiffon rouge migratoire qui tétanise les pays européens, en autorisant le passage des réfugiés syriens ou du Moyen-Orient vers l’Europe.

Dans ce contexte, un haut responsable turc a déclaré qu’Ankara n’empêcherait plus les migrants qui essaient de se rendre en Europe de franchir la frontière. La Turquie remet ainsi en cause le pacte controversé conclu avec l’UE en 2016 et qui avait drastiquement réduit les flux via la Grèce. La Commission européenne a précisé vendredi n’avoir reçu aucune notification officielle de la part d’Ankara.

« Nous partons pour aller en Allemagne »

Encouragés par cette annonce, de nombreux réfugiés en Turquie ont profité de la situation. Beaucoup ont quitté Istanbul pour aller en bus ou en taxis à Edirne, ville turque près du poste frontalier grec de Kastanies.

« La frontière (greco-turque) est ouverte […], donc aujourd’hui nous partons pour aller en Allemagne », a confié à l’AFP Sebghatullah Amani, un Afghan âgé de 20 ans, qui vit depuis trois ans en Turquie. Mais la route sera semée d’embûches.

Les autorités grecques et bulgares ont renforcé la sécurité à leur frontière. Vendredi, plusieurs centaines de migrants étaient bloqués dans la zone tampon entre la Grèce et la Turquie. « Je veux être clair : aucune entrée illégale ne sera tolérée », a écrit le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis sur Twitter, soulignant que « la Grèce avait renforcé la sécurité de ses frontières » avec la Turquie.

La Grèce ne veut plus subir les décisions des autres

Le chef du gouvernement, qui s’est entretenu avec ses partenaires européens de la situation à la frontière, a prévenu que « la Grèce n’allait pas assumer la responsabilité des événements tragiques en Syrie et ne va pas souffrir des conséquences (découlant) des décisions prises par d’autres ». Plus de 38 000 migrants s’entassent dans des camps sur les îles grecques de Lesbos, Chios, Samos, Leros et Kos, alors que ces installations ne sont prévues que pour 6 200 personnes.

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