La Nouvelle-Calédonie: Un nouveau scrutin crucial

Pour que les indépendantistes soient majoritaires au Congrès et prennent ainsi la tête du gouvernement collégial, trois sièges doivent basculer en leur faveur.

La Nouvelle-Calédonie s’apprête à vivre sa quatrième campagne électorale en deux ans, après les élections présidentielle et législatives de 2017 et le référendum sur l’indépendance du 4 novembre 2018, qui a donné une majorité de 56,7 % en faveur du non contre 43,3 % pour le oui. Il s’agira cette fois d’élire, dimanche 12 mai, les représentants aux assemblées de province et au Congrès de Nouvelle-Calédonie. Ces élections détermineront la composition du prochain gouvernement du territoire, celui qui sera chargé de mettre en œuvre la sortie de l’accord de Nouméa du 5 mai 1998 et d’échafauder de nouvelles institutions.

Autant dire que ce scrutin revêt une importance cruciale. Or jamais une telle incertitude n’avait plané sur le résultat. Car une interrogation majeure demeure dans cette campagne : les indépendantistes peuvent-ils devenir majoritaires au Congrès et, par conséquent, prendre les commandes du gouvernement collégial ? Le camp loyaliste le craint, surtout sa frange dure, qui fait campagne en brandissant cette « menace ». Les indépendantistes, eux, y croient dur comme fer. « Nous partons convaincus que la leçon du 4 novembre a changé les mentalités, a ouvert les yeux », déclarait récemment Daniel Goa, le président de l’Union calédonienne et porte-parole du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), dans un entretien aux Nouvelles calédoniennes.

Liste électorale spéciale

Malgré l’écart séparant le oui du non au référendum sur l’indépendance (18 535 voix, soit +13,34 points en faveur du non), l’hypothèse ne peut être totalement exclue. D’abord, ce ne seront pas tout à fait les mêmes électeurs. Trois corps électoraux différents coexistent en Nouvelle-Calédonie : la liste électorale générale, pour les élections dites nationales (210 105 électeurs inscrits) ; la liste électorale spéciale pour la consultation référendaire, répondant à des critères plus stricts (174 165 électeurs) ; et la liste électorale spéciale pour les provinciales, qui suppose une présence sur le territoire depuis 1988 (169 617 inscrits en l’état, une version définitive devant être publiée le 26 avril).

Toutefois, ce n’est pas tant la différence en nombre d’inscrits sur les deux listes spéciales qui pèsera que le mode de scrutin propre aux élections provinciales. Celles-ci auront lieu dans trois circonscriptions électorales correspondant aux trois provinces.

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