La perspective d’une trêve s’éloigne à Gaza

Il ne reste plus qu’un immense tas de gravats. Des gamins grimpent, pieds nus, sur les énormes cylindres de béton couchés au sol. L’un d’entre eux s’aventure vers un bloc plus haut perché pour y planter un drapeau palestinien, comme un signe d’ultime résistance. Des artistes viennent aussi se recueillir sur les ruines.

Jeudi 9 août, l’aviation israélienne a bombardé le centre culturel Said Al-Meshal, dans le centre de Gaza-Ville. Le bâtiment de cinq étages abritait notamment un théâtre, une bibliothèque ainsi que le bureau de la communauté égyptienne de Gaza.

La frappe israélienne a clôturé 24 heures d’intense escalade. Mercredi soir, les factions palestiniennes avaient tiré 200 roquettes et obus depuis Gaza vers le sud d’Israël. L’armée israélienne a frappé 150 cibles militaires du Hamas dans l’enclave : les raids aériens ont fait dix-huit blessés palestiniens, et trois morts. Une vingtaine d’Israéliens ont également été blessés.

L’armée israélienne a déclaré avoir localisé dans le centre Said Al-Meshal les bureaux des forces de sécurité intérieure du Hamas, le mouvement qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. Elle l’a donc ciblé, en représailles au tir, jeudi, d’une dernière roquette palestinienne qui a atterri près de la ville de Beer-Sheva, à une quarantaine de kilomètres de Gaza, donc exceptionnellement loin.

Chaque nouvelle poussée de fièvre fragilise l’accord d’un cessez-le-feu de longue durée, négocié depuis mars par l’intermédiaire de l’Egypte et des Nations unies

Comme à la fin de la guerre de 2014, lorsque des bâtiments affiliés au Hamas étaient pilonnés en plein Gaza-Ville, la frappe du 9 août a sonné comme un avertissement : la promesse d’une guerre destructrice à Gaza, en cas de surenchère de la part du Hamas. Les factions palestiniennes n’ont d’ailleurs pas répliqué, approuvant le soir même l’accord de cessez-le-feu soumis par l’Egypte.

Quitter la version mobile