L’Algérie récupère les crânes de 24 résistants algériens lors de la colonisation française

Le président algérien Abdelmajid Tebboune a annoncé, jeudi, que la France restituera les crânes de 24 résistants algériens, entreposés dans un musée parisien, sous 24 heures.

C’est ce qui ressort du discours du président algérien prononcé à l’occasion de la cérémonie de remise de grades et de médailles à des officiers de l’Armée nationale populaire (ANP).

“Dans quelques heures, un avion militaire atterrira à l’aéroport international Houari Boumediene en provenance de la France avec à son bord les crânes de 24 résistants algériens de différentes régions du pays”, a révélé Tebboune.

“Ils ont été privés de leur droit naturel et humain à l’enterrement depuis plus de 170 ans, à leur tête Cherif Boubaghla, cheikh Ahmed Bouziane de Zaatcha et parmi eux le crâne d’un jeune résistant de 18 ans”, a-t-il poursuivi.

En 2016, les médias français avaient révélé que 18 000 crânes sont conservés au musée de l’Homme de Paris, dont seulement 500 ont été identifiés.

Selon des précédentes déclarations de responsables des deux pays, entre 31 et 36 crânes appartiennent à des leaders de la résistance algérienne, tués par les forces coloniales françaises puis décapités.

Quelques mois après cette révélation, le président français Emmanuel Macron s’était dit prêt à promulguer une loi autorisant la remise de ces crânes, une démarche réclamée par les autorités algériennes pour inhumer les héros de la nation, toutefois, le processus a été reporté de plusieurs années.

Dans ce contexte, les autorités algériennes ont continué d’accuser la France d’entraver le transfert des crânes vers l’Algérie, alors que les autorités français ont affirmé que de procédures légales spécifiques doivent être suivies pour le retrait des ces crânes du musée de l’Homme.

En effet, dès son arrivée au pouvoir, le président algérien, Abdelmajid Tebboune s’est engagé, en décembre 2019, à récupérer les crânes des résistants pour les enterrer en Algérie.

Tebboune avait également fait savoir que “la France avait tué la moitié de la population algérienne de 1830 à 1962, le nombre de victimes s’élevait à 5,5 millions durant la période coloniale”.

Depuis plusieurs années, l’Algérie réclame à la France de reconnaître, de s’excuser et de compenser ses crimes coloniaux. Cependant, Paris appelle, à chaque fois, à tourner la page du passé et à se tourner vers l’avenir.

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