Le Caire fait passer des armes émiraties à Haftar et complote avec Abu Dhabi contre Ankara

Courrier arabe

Des sources, au sein du comité égyptien chargé du dossier libyen, ont affirmé qu’au cours de la semaine dernière, d’importantes cargaisons d’armes avaient été livrées par les Émirats arabes unis (EAU) au général libyen à la retraite, Khalifa Haftar, à travers les frontières égyptiennes, parlant de plans pour faire face à la présence turque indésirable dans la région pour le régime d’al-Sissi.

Selon les sources égyptiennes, ayant déclaré au site d’information «al-Araby al-Jadid»: «Le Caire et Abu Dhabi n’ont jamais cessé de soutenir Khalifa Haftar, à l’ombre des informations qui parlèrent du soutien turc offert à Tripoli».

Elles ont indiqué qu’une cargaison d’armes légères et semi-lourdes avait été livrée par les EAU aux milices armées de Haftar, à travers les frontières terrestres égyptiennes, dans le but d’équiper un nombre important de combattants récemment formés, à Tarhouna, et dont la promotion fut baptisée «Katayib al-Djihad» (brigades du djihad).

Retourner la table en faveur de Haftar

Les sources ont signalé que les alliés de Haftar comptaient sur des modifications de terrain, pour arranger la situation en sa faveur et lui permettre de renforcer sa présence, au niveau des axes de combats autour de Tripoli, se préparant au scénario où Ankara y enverrait ses troupes militaires.

«Durant la conférence de Berlin, l’Égypte et les EAU voulaient faire passer une décision pour imposer un embargo aérien en Libye, afin d’empêcher la Turquie d’envoyer des armes et des équipements militaires au Gouvernement d’union nationale libyen (GNA)», avaient-elles ajouté.

«Une situation qui sera en faveur de Haftar, car lui, il sera constamment approvisionné par le Caire et Abu Dhabi, à travers les frontières égyptiennes», selon elles.

Un plan pour cerner les Turcs   

Les sources ont aussi signalé que réalisant qu’Ankara cherche à élargir la zone de son influence, dans la région, en installant des bases militaires, qui lui garantiront une présence économique, «l’Égypte et les EAU projettent un plan, béni par des parties européennes, pour cerner la présence turque et la réduire autant que possible».

«Ils prévoient d’encercler les Turcs, dans les régions africaines, où ils sont influents, et en ouvrant un nouveau front dans la mer Rouge, à travers le Conseil des États arabes et africains bordant la mer Rouge et le golfe d’Aden», avaient-elles raconté.

Les fins justifient les tâches

Les sources ont par ailleurs signalé qu’Abu Dhabi voudra jouer un rôle pour réduire la présence turque en Tunisie, à travers les alliés politiques et les institutions d’état où se trouvent des groupes de pression qu’elle alimente.

Elles ont affirmé que le Parlement tunisien était l’une de ses cibles principales, signalant que même le président tunisien avait été victime de ses pressions, et signalant qu’elles l’avaient poussé à annoncer des positions neutres, vis-à-vis de la crise la libyenne, «comme l’interdiction de l’utilisation des terres tunisiennes pour des opérations turques vers la Libye» avaient-elles résumé.

Notons que cela se présente alors que le président turc, Recep Tayyip Erdogan insiste sur le fait que la présence de son pays, en Libye, renforce l’espérance de la paix, affirmant qu’Ankara sera toujours aux côtés du GNA, dans sa lutte pour préserver sa légitimité et sa souveraineté.

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