Le GNA, le Qatar, la Tunisie et la Somalie s’opposent à des clauses dans la déclaration finale du sommet arabe

Courrier arabe

Le Qatar a affirmé, mardi, son soutien au Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), insistant sur l’importance du respect de la souveraineté de la Libye, et refusant toute implication étrangère dans ses affaires, au moment où il s’est opposé avec la Libye, la Tunisie et la Somalie à certaines clauses de la décision finale du sommet arabe tenu au sujet de la Libye.

Lors du sommet arabe d’urgence, tenu en vidéo conférence, au niveau des ministères des Affaires étrangères des pays arabes, le Qatar a exigé la suppression de la 8ème et de la 11ème  clauses de la déclaration finale, étant donné que la Libye et l’Égypte ne s’étaient pas accordées à leur sujet.

Doha a proposé que «le projet de la déclaration finale soit soumis à la Ligue arabe qui devra l’étudier», précisant que dans le cas inverse, elle restera sur ses réserves concernant les deux clauses.

Le Qatar affirme son soutien au GNA

Lors de sa prise de parole, le ministre d’Etat qatari des Affaires étrangères, Sultan Bin Saad Al Muraikhi, a appelé toutes les parties libyennes à respecter les accords de Skhirat, et à faire réussir l’opération politique.

«Il est impératif de travailler ensemble et sérieusement pour que l’opération politique succède en Libye et mène le pays vers un arrangement qui lui permettra de réaliser la stabilité, de garantir sa souveraineté, de préserver l’unité de ses terres et de défendre la sécurité de ses citoyens», avait-il déclaré.

Il signala que «l’unité, la stabilité et la souveraineté de la Libye, la sécurité de ses terres et son indépendance, mettre fin au bain de sang des Libyens et conserver leurs capacités et leurs richesses étaient un but que son pays tentait de réaliser».

Il appela également toutes les parties «à tenir compte de leurs responsabilités juridiques et éthiques et à respecter l’application des lois et des conventions internationales», signalant qu’il était impératif «de garantir la protection des civils et des structures civils et de livrer les responsables des crimes et des violations commises contre les droits de l’homme aux autorités».

Le GNA mécontent

Le GNA libyen a aussi déclaré qu’il était sur ses réserves concernant la deuxième partie de la 7ème et la 8ème clauses de la déclaration, signalant que «celui qui voulait jouer le rôle de médiateur, devait tenir la même distance vis-à-vis de toutes les parties».

Le GNA signala que «la déclaration devait faire la différence entre les troupes qui se trouvent légalement sur les terres libyennes, et qui furent appelées selon les termes d’un accord annoncé et écrit avec le gouvernement légitime et déposé auprès des Nations unies (parlant des Turcs), et entre les autres troupes qui se sont impliquées illégalement dans le conflit».

La Tunisie et la Somalie ont un autre avis

La Tunisie a également déclaré qu’elle restait sur ses réserves concernant la 8ème clause et la dernière partie de la 7ème, alors que la Somalie s’est dite sur ses réserves concernant la 7ème, 8ème et 11ème clauses, inscrites dans la déclaration de la Ligue arabe.

De quoi parlent les clauses

La 11ème clause signale «qu’il était important que les Nations unies et la communauté internationale obligent les parties étrangères à faire sortir les mercenaires de toutes les terres libyennes et à travailler à unifier les institutions militaires et sécuritaires en Libye, dissoudre les milices et livrer les armes dans le cadre du parcours de la résolution politique».

La 8ème clause quant à elle accueille l’initiative du Caire, proposée le 6/6/2020 au sujet de la Libye, et qui indique que la seule solution à la crise en Libye devrait se baser sur l’accord politiquelibyen, les décisions du Conseil de sécurité liées au sujet, les décisions de la conférence de Berlin, ainsi que sur tous les anciens sommets et les efforts internationaux onusiens.

La deuxième partie de la 7ème clause proclame le retrait de toutes les forces étrangères qui se trouvent sur les terres libyennes et dans les eaux régionales libyennes, mettant en garde contre les conséquences qui résulteront de la poursuite des opérations militaires, et appelant à éviter les affrontements dans les lignes où se trouvent actuellement les différentes parties.

Rappelons que le GNA avait refusé de tenir la réunion proposée par l’Égypte, et a justifié sa position en signalant que le Caire n’avait pas sollicité Tripoli (la partie légitime concernée par l’affaire) avant de lancer l’appel. De ce fait, Tripoli a réduit sa représentation diplomatique, et au lieu d’envoyer son MAE, elle se limita à charger un représentant diplomatique.

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