Les élections en Syrie : Les images présentées par le régime n’étaient que des mises en scène

Courrier arabe

Malgré l’image que le régime syrien a tenté de présenter idéale, concernent les élections présidentielles qui se déroulèrent mercredi, la réalité sur terrain était différente.

Des vidéos diffusées sur Internet, ainsi que des témoignages présentés par les Syriens, affirmèrent que contre les quelques milliers filmés dans les bureaux de votes, des millions avaient boycotté les élections.

Les bureaux de vote fermèrent leurs portes, vers minuit, après une longue journée, passée à tenter de convaincre le monde que des élections démocrates se déroulèrent en parfaites conditions, en Syrie.

Violation de la loi électorale et des droits des citoyens 

Bien que l’article 53 de la loi électorale syrienne, interdit aux candidats d’exploiter la fonction public et l’agent public lors de leur campagne électorale, les affiches du président du régime, Bachar al-Assad furent placées, dans toutes les institutions publiques, et les responsables de ses dernières avaient ouvertement affirmé leur soutien à un nouveau mandat d’al-Assad.

Le jour du vote, des employés et des étudiants furent obligés à se rassembler, afin d’être filmés par les caméras des médias du régime, dans le but de prouver au monde que les Syriens, en masse se présentèrent pour voter.

Ceux qui gardaient les urnes et les membres des comités électoraux, le comité juridique chargé de superviser les élections, et ceux qui prévoyaient de tri les bulletins, étaient tous membres du parti Baas, le parti du Bachar al-Assad.

Les réseaux sociaux démontrent la réalité

Une vidéo, publiée sur les réseaux sociaux démontre un des membres du comité électorale, prenant la pièce d’identité d’un citoyen, alors que le chef du centre se mit à voter publiquement, au nom de ce dernier, pour al-Assad, avant de jeter la carte au propriétaire, violant la loi et les droits du citoyen.

De sa part, la chambre d’isolement ne fut presque pas utilisée, car la majorité des citoyens terrifiés par le régime, votaient al-Assad aux yeux de tous.

«Voter pour un autre faisait de toi un opposant, un terroriste ou un traitre, aux yeux des forces de l’ordre », avaient témoigné certains.

Aussi, sur un enregistrement audio ayant largement circulé sur la toile, le maire Hassan Taybati, à la tête de la commune de Rastane, au gouvernorat de Hama, demandait aux fournisseurs de pain, «de venir au bureau de vote, entre 13 et 14 heures, accompagnés de 15 personnes, pour participer aux élections», leur signalant que «s’ils ne venaient pas, ils seraient privés des permis de travail».

À damas, les forces de l’ordre ont fait le tour des boulangeries et des stations de bus, demandant aux gens d’aller voter.

Des urnes ont été placées dans les hôpitaux et les dispensaires, pour obliger les malades et les employés à voter.

Le même scénario se reproduit dans toutes les institutions du régime, universités, et résidences universitaires.

Des étudiants racontent avoir été menacés, affirmant qu’on leur signala «si vous ne votez pas, vous ne passeriez pas l’examen».

D’autres indiquent avoir été menacé d’interpellations, et de soumission aux interrogations, ainsi que leur proches.

Toutefois, les observateurs signalent que «l’abstention des milliers de Syriens démontre que bien que le peuple n’a aucun espoir de changement, il tient à refuser cette mise en scène, par la seule option qui lui reste «le silence»».

Quitter la version mobile