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Les étudiants algériens: « On n’a pas de président. On a un cadre et une photo. »

« On n’a pas de président. On a un cadre et une photo. » Scandé par les étudiants algériens lors de la manifestation du mardi 26 février, ce slogan cristallise le ras-le-bol d’une partie de la population d’Algérie qui manifeste depuis vendredi 22 février contre la perspective d’un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Pour les manifestants, le contraste entre l’absence physique du président et l’omniprésence des symboles le représentant est devenu insoutenable.

« Il est évident que M. Bouteflika n’animera pas sa campagne électorale », déclarait le 2 février le premier ministre Ahmed Ouyahia à l’occasion d’une rencontre des partis de la coalition au pouvoir, assumant ainsi le retrait médiatique du candidat. Au même moment, des cérémonies en soutien à la candidature du président, organisées autour du portrait de ce dernier, suscitaient la colère et les moqueries des Algériens.

Quelques rares cérémonies officielles

Le vide laissé par le chef de l’Etat – dont le dernier grand discours face à un public date de 2012 – s’explique par son état de santé. Ses problèmes ont commencé en 2005. Victime d’un « ulcère hémorragique au niveau de l’estomac », Abdelaziz Bouteflika avait été hospitalisé à l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, dans le plus grand secret, avant qu’un bulletin médical algérien finisse par confirmer cet état de fait. Puis, en 2013, un accident vasculaire cérébral (AVC) le contraint à une longue hospitalisation, de près de 80 jours, là aussi, en France.

De retour en Algérie pour sa convalescence, le président ne prend la parole que quelques mois plus tard, pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle d’avril 2014. Le jour du vote, après deux ans sans images ni grand discours, les Algériens revoient enfin leur président. Il apparaît alors considérablement diminué, assis dans un fauteuil roulant et contraint au silence pour masquer une élocution fortement diminuée. Depuis son AVC, Abdelaziz Bouteflika passe la majeure partie de son temps dans la résidence médicalisée de Zéralda, en grande banlieue ouest d’Alger. Quand il n’y est pas, il est à l’étranger, pour des « contrôles médicaux périodiques » à Paris, à Grenoble ou à Genève.

Durant ces années, ses apparitions se limitent à quelques cérémonies officielles et à l’accueil de dignitaires étrangers de passage en Algérie. Depuis deux ans, ces réceptions se font plus rares. En 2017, la présidence est contrainte de reporter le déplacement de la chancelière allemande Angela Merkel pour cause de « bronchite aiguë ». Et plus récemment, en décembre 2018, le président Bouteflika doit annuler en dernière minute sa rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman en raison, cette fois-ci, d’une « grippe aiguë ».

Recroquevillé dans son fauteuil roulant

Le 1er novembre 2018, date anniversaire du début de la guerre d’Algérie, les Algériens voient à la télévision des images éprouvantes de leur président, celles d’un homme âgé et malade, recroquevillé dans son fauteuil roulant. C’est avec ces images en tête que la population algérienne a accueilli l’annonce de sa candidature, faite le 10 février. « Bien sûr, je n’ai plus les mêmes forces physiques qu’avant (…), mais la volonté inébranlable de servir la patrie ne m’a jamais quittée et elle me permet de transcender les contraintes liées aux ennuis de santé », écrit le président dans un « message à la nation ».

La veille des premières manifestations, jeudi 21 février, les chaînes de télévision publiques diffusaient des images, en plan large, du président, à l’occasion de la cérémonie d’investiture de Tayeb Belaïz à la tête du Conseil constitutionnel. Le même soir, la présidence annonçait que le chef de l’Etat devait se rendre dimanche 24 février à Genève pour un « court » séjour afin « d’effectuer ses contrôles médicaux périodiques ».

Fidèle au secret qui entoure la santé d’Abdelaziz Bouteflika depuis six ans, la présidence n’a donné aucun autre détail sur ce séjour, ni mis à jour cette information alors que les manifestations de rejet d’un cinquième mandat se poursuivent à Alger et dans d’autres villes du pays.

SourceLe Monde

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