Les Libanais dans les rues pour protester contre la détérioration des conditions économiques et de vie

Lundi soir, trois grandes villes du Liban ont été le théâtre de mouvements de protestation contre la détérioration des conditions économiques et de vie et sur fond du maintien du couvre-feu lié à la pandémie du coronavirus.

Le gouvernement libanais avait annoncé jeudi la prolongation de la fermeture complète du pays jusqu’au 8 février, dans le cadre des mesures visant à endiguer la propagation de la Covid-19, qui comprend la fermeture d’établissements et de magasins.

À Beyrouth, des manifestants ont défilé dans les rues, en scandant des slogans qui imputent à la classe politique la responsabilité de l’effondrement économique et la détérioration du niveau de vie, selon le correspondant de l’Agence Anadolu.

Les manifestants ont bloqué dans un second temps, le pont du Ring qui traverse le coeur de la capitale Beyrouth pendant environ une demi-heure avant sa réouverture, en présence des membres des forces de sécurité intérieures, alors qu’aucun heurt n’a été signalé.

La pandémie du coronavirus a aggravé les plaies du Liban, qui traverse la pire crise économique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), provoquant une baisse sans précédent de la valeur de la livre libanaise face au dollar, et l’effondrement du pouvoir d’achat de la plupart des citoyens.

Pour la troisième journée consécutive, la ville de Tripoli (nord) a été secoué par des mouvements de protestation sur la situation économique, rejetant la poursuite de la fermeture complète, émaillés par des blocages des routes et d’affrontements avec les forces de l’ordre.

L’agence de presse officielle libanaise a déclaré que « les manifestants ont caillassé le bâtiment gouvernemental « Saraya Tripoli », pour protester contre la fermeture générale, les procès-verbaux de saisie rédigés contre les contrevenants, et la crise économique étouffante, ce qui a entraîné des dommages à un certain nombre de voitures ».

La même source a ajouté que « les forces de sécurité ont fait face aux protestataires pour les éloigner de l’entrée de Saraya vers la place Abdel Hamid Karamé ».

Un peu plus tard des affrontements restreints entre les forces de sécurité et manifestants ont eu lieu sur ladite place. Les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes, tandis que certains manifestants ont jeté des pierres sur des policiers, selon le correspondant de l’Agence Anadolu.

Pour les mêmes raisons, la ville de Saïda (sud) a vécu au rythme d’une manifestation qui a parcouru certaines rues de la ville.

L’un des participants à la manifestation, Haitham Arbid, a fustigé les décisions et les politiques des autorités en place qui ont selon lui, « conduit le pays à l’effondrement», selon l’agence officielle.

Et d’ajouter, « La fermeture est une décision imposée sur les pauvres et les nécessiteux (…). Qu’ils (les fonctionnaires) s’acquittent de leurs devoirs envers le peuple et garantissent des alternatives (aides) ».

Et récemment, le Liban a perdu le contrôle de l’épidémie du coronavirus alors que les hôpitaux atteignaient leur capacité maximale de prise en charge des patients.

Lundi soir, le nombre total de personnes infectées par la Covid-19 au Liban a atteint plus de 282 000, dont 2 404 décès, et plus de 167 000 cas de rémission.

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