Les promesses gouvernementales tombent à l’eau et les activistes irakiens sont toujours traqués

Courrier arabe

Malgré les promesses lancées par le premier-ministre irakien « Adel Abd al-Mahdi», et le président de la république «Borhom Saleh», affirmant mettre fin aux poursuites des activistes et des journalistes, les campagnes d’interpellations sont toujours en marche, ciblant, arbitrairement, des dizaines d’entre eux.

Un journaliste, tenu à rester anonyme, affirma au journal «al-Araby al-Jadeed»: «Quelques jours après les manifestations du 1er octobre, plusieurs collègues ont été poursuivis, certains ont été interpellés, puis relâchés à condition de ne plus participer aux manifestations, ou aux couvertures médiatiques des protestations populaires».

Et en signalant que certains activistes ont été menacés de mort, il continua: «Des dizaines de camarades ont dû quitter la capitale», affirmant que même les activistes dans les autres régions avaient fui vers le Kurdistan, ou à l’étranger.

Des forces inconnues attaquent les activistes

Selon des sources médiatiques à Bagdad, «des forces armées inconnues avaient interpellés l’activiste irakien «Choujae al-Khafaji», l’administrateur de la célèbre page Facebook «al-Khawana al-Nadhifa» (les traitres propres), l’emmenant vers une destination inconnue».

De leur part, des témoins ont raconté au journal «al-Araby al-Jadeed» que les forces, qui avaient interpellé Choujae al-Khafaji, «étaient venues à bord de 4×4 noirs, sans immatriculation», notant que «les hommes armés vêtus d’uniformes noirs, s’étaient emparés d’un dispositif de surveillance, ainsi que des téléphones portables d’al-Khafaji et des membres de sa famille».

D’un autre côté, des sources locales, dans les régions «al-Hessinya» et «Hay al-Baladyat», à Bagdad la capitale, ont affirmé que deux activistes ont été interpellés, signalant la disparition d’un autre, alors qu’il participait à une manifestation au centre de la ville.

Un sentiment de trahison

À l’ombre de ses évènements, le spécialiste de sécurité «Hicham Alhachimi» nota, sur sa page officielle un message destiné au président irakien déclarant:  «C’est honteux de mentir, monsieur le président, vous avez promis de mettre fin aux poursuites des activistes, et aujourd’hui, dès l’aube, une force interpelle l’activiste «Choujae al-Khafaji», et l’emmène à l’aéroport d’al-Mothana, sans ordre d’arrêt», déplorant à la fin de sa publication la triste réalité du pays en citant: «Le plus honteux n’est pas le fait qu’un président réalise que ses ordres ne sont pas appliqués, mais qu’un président donne une promesse, sans jamais la tenir».

Appel à l’intervention des organisations humanitaires

Dans ce contexte de tyrannie, le député irakien «Ali al-Bediri» a appelé les Nations unies et les organisations humanitaires à intervenir, pour mettre des pressions sur le gouvernement irakien, afin de stopper les campagnes menées contre les journalistes et les activistes.

Indiquant que «la démocratie et la liberté d’expression au pays étaient menacées par un pigment de dictature», il expliqua «qu’alors que les trois présidences du pays promettaient au peuple une liberté d’expression, leurs forces armées continuaient à attaquer les activistes et les journalistes, de peur que leur réalité ne soient dévoilé, au peuple irakien et à l’opinion public internationale».

Rappelons que lors des manifestations populaires irakiennes, lancées la semaine dernière, et qui avaient fait une centaine de morts et plus de 6 mille blessés, le gouvernement irakien avait coupé Internet sur tout le pays, et suspendu l’accès aux réseaux sociaux, isolant le peuple du reste du monde et camouflant les crimes commis contre lui.

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