L’Espagne dément l’intox diffusée par « al-Arabiya » au sujet de la Turquie et du vol d’équipements médicaux

Courrier arabe

Le ministère espagnol des Affaires étrangères a affirmé que les informations diffusées, notamment par la chaîne informationnelle «al-Arabiya», et suites auxquelles la Turquie fut accusée de voler des équipements médicaux destinés pour l’Espagne, «étaient mensongères et mal interprétées».

Certains médias diffuseurs de fausses informations, ainsi que la chaîne informationnel «al-Arabiya» ont signalé que «le ministère espagnol des Affaires étrangères aurait annoncé que les autorités turques s’étaient emparées, depuis samedi dernier, d’un avion chargé de 162 appareils d’assistance respiratoire, achetés à la Chine par l’Espagne».

Selon eux, «le gouvernement turque aurait agi ainsi, car il était débordé par la situation sanitaire, et s’empressait pour lutter contre la propagation du coronavirus sur ses terres».

L’intox gagne les hauts rangs

Se laissant gagnée par l’intox diffusée, Dolors Montserrat Montserrat, députée européenne a noté, vendredi, sur son compte officiel : «Il est inadmissible qu’un allié important de l’UE, comme la Turquie, s’empare d’équipements payés par l’Espagne… Compte tenu de l’inaction du gouvernement, appelant Borrell et la Commission européenne à réagir face à ce vol».

Arancha González Laya, la ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne et de la coopération de l’Espagne intervient et lui explique qu’il faudrait mieux bien s’informer au sujet des faits, avant de parler, et lui sous-entendant que les déclarations du ministère furent mal interprétées.

La ministre espagnole décide alors de lancer une conférence de presse télévisée, pour expliquer «que le matériel en question était produit par la Turquie, et que l’Espagne voulait en acheter, mais Ankara avait décidé de bloquer ces exportations, et de garder le stock pour subvenir à ses besoins internes, en raison des conditions difficiles qu’elle traverse».

Étant à jours pour communiquer les évolutions de cette affaire, elle indiqua samedi, sur  son compte officiel qu’Ankara avait débloqué la plupart des expéditions espagnoles en attente, soulignant que «le seul contrat suspendu à ce jour était celui qui concernait des appareils d’assistance respiratoire commandés pour les communautés à Castilla-La Manche et à Navarre».

Quelque temps plus tard, elle publie: «Merci la Turquie, 4 documents autorisant l’exportation de respirateurs turcs ont été signés, ce qui permet à deux de nos communautés ; Navarre et Castilla-la Manche, de bénéficier des équipements, compte tenu de l’urgence», soulignant que l’Espagne apprécie un tel geste, venant d’un ami et d’un allié.

Encore aujourd’hui dimanche, et depuis quelques heures, Arancha González Laya a ajouté: «La Turquie a délivré les licences d’exportation nécessaires ce matin pour que les respirateurs achetés puissent être livrées à Castilla-La Manche et à Navarre et puissent  être ramenés au plus vite en Espagne», faisant part d’un grand soulagement et d’une immense reconnaissance.

Rappelons que la Turquie avait précédemment envoyé pour l’Espagne 25 tonnes d’équipements médicaux ; incluant des masques, des blouses et du gel désinfectant, dans le cadre de la collaboration entre les pays alliés de l’OTAN.

De son côté, la chaîne al-Arabiya, qui émet depuis Riyad, est connu pour les campagnes d’intox et à l’habitude de diffuser, comme fut le cas lors qu’elle avait annoncé la fausse nouvelle du décès du président tunisien Béji Caïd Essebsi, avant que ce dernier ne fasse son apparition publique quelques jours après.

D’autre part, les médias de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unies en ont après la Turquie de par son implication militaire, en Syrie et en Libye, et de par son alliance avec le Qatar. Riyad et Abu Dhabi ont du mal à digérer la croissance du poids géopolitique d’Ankara et tentent constamment de déformer son image, en exploitant la moindre faille.

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