Liban-fête nationale: après la liesse populaire, la discrétion des politiques

Le Liban a célébré, ce vendredi 22 novembre, le 76e anniversaire de son indépendance dans des conditions particulières, marquée par une crise politique, institutionnelle et économique sans précédent, provoquant des manifestations qui durent depuis plus d’un mois. La classe politique, elle, a plutôt choisi la discrétion.

Avec notre correspondant à Beyrouth,Paul Khalifeh

Le Liban a offert cette année une image inédite à l’occasion de la fête nationale. Tous les ans, cette célébration donne lieu à une cérémonie officielle avec un protocole strict et un imposant défilé militaire dans le centre-ville de Beyrouth. Les Libanais se contentaient jusqu’alors de suivre à la télévision cet événement.

Cette année, c’est l’inverse qui s’est produit. Le peuple a investi les rues et les places publiques dans la capitale et les grandes villes du pays. De nombreuses activités ont été organisées, avec comme points forts un « défilé civil » et une marche des expatriés. En soirée, un concert en plein air a été offert dans le centre-ville. Ces activités, qui avaient parfois un air de grande kermesse, ont attiré des milliers de personnes.

On s’éveille avec la jeunesse….

Joëlle, habitante de Beyrouth

Pour cette maman de trois enfants qui vivent à l’étranger, la célébration populaire de la fête nationale était une première…

Les dirigeants, eux, n’étaient pas les bienvenus aux activités organisés par le mouvement de contestation. Ils ont assisté à un défilé militaire symbolique, derrière les murs du ministère de la Défense, dans une banlieue de Beyrouth.

Impasse politique

Alors que le Liban est toujours sans Premier ministre depuis presque un mois, l’impasse politique demeure totale. Le président de la République, Michel Aoun, ne souhaite pas désigner un nouveau Premier ministre avant un accord sur la nature et la composition du futur cabinet.

Le Premier ministre sortant Saad Hariri et ses alliés souhaitent un gouvernement de technocrates. Michel Aoun et ses amis insistent pour une équipe ou seraient représentées les principales forces politiques aux côtés de spécialistes.

Le 22 novembre, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a accusé, dans un entretien avec l’agence Reuters, les Etats-Unis de retarder la formation d’un gouvernement au Liban car ils exigent que le parti chiite ne soit pas représenté au sein de l’exécutif. Si les enjeux géopolitiques se greffent à la crise locale, la solution risque de tarder, alors que le pays est au bord de l’effondrement financier et économique.

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