Liban: Trois morts et vingt blessés par balles dans une manifestation à Beyrouth

Trois personnes ont été tuées et vingt autres blessées par balles ce jeudi 14 octobre à Beyrouth, au Liban, en marge d’une manifestation, d’après une source militaire. Le Hezbollah et ses alliés chiites d’Amal organisaient cette mobilisation contre le juge d’instruction qui dirige l’enquête sur l’explosion au port en août 2020, dont ils exigent le limogeage.

Au moins neuf victimes

Les tirs ont retenti alors que le cortège passait dans le quartier de Tayouneh, situé entre la banlieue chiite au sud de la ville et le palais de justice où devait se terminer le rassemblement, et près de la ligne de front pendant la guerre civile libanaise de 1975 à 1990.

Un homme a été tué par un tir à la tête et un deuxième a été atteint à la poitrine, a précisé Mariam Hassan, de l’hôpital Sahel, dans la banlieue sud de Beyrouth. L’agence nationale d’information (ANI, officielle), a fait état d’une troisème mort à l’hôpital Rassoul al-Aazam, également dans la banlieue sud chiite.

En marge d’un procès

Les tirs ont éclaté peu après le classement sans suite par la justice libanaise d’une nouvelle plainte contre le magistrat Tarek Bitar, déposée par deux ex-responsables gouvernementaux, dont l’un, l’ancien ministre chiite des Finances Ali Hassan Khalil, est la cible d’un mandat d’arrêt.

Ali Hassan Khalil est un proche du président du Parlement, le chiite Nabih Berri, dont le mouvement Amal est allié au Hezbollah. Le « Parti de Dieu » dirigé par Hassan Nasrallah a orchestré une campagne de dénigrement contre Tarek Bitar en l’accusant d’être politisé et de partialité.

Il avait appelé ses partisans à manifester jeudi à Beyrouth pour réclamer la démission du juge, comme ses alliés d’Amal.

L’enquête sur l’explosion qui a fait plus de 200 morts et qui avait été suspendue en début de semaine à la suite de cette plainte, devrait donc pouvoir reprendre.

Un appel au calme

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a lancé un appel au calme après les violences.

Dans un communiqué, le chef du gouvernement a dit suivre les événements de près avec le chef d’état-major de l’armée pour envisager des mesures à prendre pour contrôler la situation.

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