Libye : al-Sissi et Trump envisagent d’éloigner Haftar pour négocier avec le GNA et la Turquie    

Courrier arabe

Des sources égyptiennes proches du comité chargé du dossier libyen ont déclaré, samedi,  que le président égyptien avait discuté avec son homologue américain une proposition pour instaurer un cessez-le-feu en Libye, signalant qu’al-Sissi envisageait d’exclure le général à la retraite Khalifa Haftar de la scène, pour qu’en échange le GNA et la Turquie se limitent à Tarhouna et suspendent les opérations militaires.

Les sources ont raconté, au journal al-Araby al-Jadeed, que «les États-Unis avaient approuvé l’initiative égyptienne, bien qu’ils ne semblent pas sérieusement décidés à obliger les Turcs à instaurer un cessez-le-feu, redoutant la croissance de la présence russe ancrée dans l’est libyen».

«Pour obliger la Turquie à stopper les opérations militaires à Syrte, Washington a demandé que les combattants et les avions russes soient éloignés de la base d’al-Jofra, elle a proclamé des garanties pour certifier que la production du pétrole ne sera plus suspendue au futur et a demandé que les puits pétroliers ne soient plus ciblés durant les conflits», ont noté les sources.

L’Égypte cherche le cessez-le-feu à tout prix

Elles ont également indiqué que «mercredi dernier, des avions égyptiens avaient bombardé les positions du GNA aux alentours de Syrte», précisant que les raids visaient à détruire le système turc de la défense antiaérienne dans le but de gagner plus de temps pour négocier un cessez-le-feu au pays.

«Si le GNA parvenait à placer des systèmes de défense antiaérienne dans la région, la situation sur terrain se compliquerait», avaient ajouté les sources, qui ont expliqué que si tel était le cas, l’aviation de l’est libyen ne pourrait plus découler et les troupes sur terre seraient anéanties, et les chances pour instaurer un cessez-le-feu seraient réduites.

Les sources ont indiqué que «Washington redoutait que Moscou et Ankara parviennent à établir un accord qui contredirait ses intérêts», signalant que les Américains traitaient le dossier libyen avec précaution, au moment où l’Égypte misait sur un compromis.

Rappelons que la Turquie avait refusé de penser à quelconque négociations où Khalifa Haftar participerait, estimant «qu’un criminel de guerre» ne pouvait jamais faire partie d’un accord de paix.

L’éloigner serait donc l’une des solutions envisageables, pour espérer réunir les parties en conflit afin d’établir un accord de paix qui mettra fin à la crise qui déchire le pays depuis déjà trop longtemps.

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