Libye : Haftar annonce la levée du blocus sur la production et l’exportation de pétrole

Le chef de guerre libyen Khalifa Haftar a annoncé, vendredi, la levée du blocus sur la production et l’exportation de pétrole.

Cette annonce a été faite dans un discours télévisé de Haftar, quelques heures après une déclaration de la Société pétrolière nationale libyenne (NOC), s’opposant à « la politisation du secteur pétrolier et à son utilisation comme monnaie d’échange en vue de réaliser des objectifs politiques ».

« Il a été décidé de reprendre la production et l’exportation de pétrole avec toutes les conditions et les procédures à même de garantir une distribution équitable de ses revenus financiers », a déclaré Haftar.

Les milices étrangères et les groupes fidèles au chef de guerre putschiste Haftar – soutenus par la Russie et les EAU – ont depuis le 17 janvier imposé un blocus sur l’exploitation des champs et des installations pétrolières libyennes.

Le 12 août, la NOC a déclaré que les pertes totales dues au blocus sur la production pétrolière s’élevaient à quelque 8,22 milliards de dollars après 208 jours du blocage imposé par la milice de Haftar.

Les réserves de pétrole libyennes représentent une capacité de production de 1,22 million de barils par jour. Cependant, en raison du conflit interne, le volume est tombé actuellement en dessous de 90.000 barils.

Haftar a rejeté toutes les initiatives politiques visant à résoudre la crise libyenne, s’en tenant à l’escalade militaire.

Dans son discours, le général renégat n’a pas fait référence à l’initiative de cessez-le-feu qui est en cours dans le pays depuis environ un mois.

Selon lui : « Toutes les initiatives qui ont à ce jour été annoncées pour résoudre la crise se sont soldées par un échec total […] Les initiatives qui ont été annoncées sous le signe d’un règlement global se sont concentrées sur le partage du pouvoir sans se soucier du citoyen ».

Haftar s’en est tenu à l’option militaire, en affirmant : « Ne négligez pas les acquis pour lesquels nos soldats ont donné leur vie. Nous nous battrons pour préserver l’unité de la Libye ».

Le Président du Conseil de la présidence libyenne, Fayez al-Sarraj, a exprimé mercredi son intention de remettre le pouvoir « à la prochaine autorité exécutive » au plus tard fin octobre, une initiative qui a été saluée et louée par les Nations unies, les États-Unis et l’Allemagne.

Al-Sarraj, qui dirige le gouvernement libyen reconnu internationalement, a déclaré que depuis la formation de ce dernier, il « n’a pas pu évoluer dans un environnement favorable, mais a été exposé chaque jour à des complots et des conspirations tant internes que venant de l’extérieur du pays ».

La Libye est déchirée par la guerre civile depuis l’éviction de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011. Le gouvernement d’entente nationale a été formé en 2015 dans le cadre d’un accord conclu sous l’égide des Nations unies, mais les efforts pour un règlement politique à long terme ont échoué en raison d’une offensive militaire menée par les forces loyales au seigneur de guerre Khalifa Haftar.

L’ONU reconnaît le gouvernement dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj comme l’autorité légitime du pays, tandis que Tripoli est aux prises avec les milices de Haftar depuis avril 2019 dans un conflit qui a fait des milliers de victimes.

Des efforts diplomatiques ont été entrepris ces dernières semaines pour trouver une solution au conflit libyen, suite aux victoires de l’armée libyenne contre les milices de Haftar.

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