Libye : La Commission électorale aurait reçu des menaces

Le président de la Haute Commission électorale libyenne, Imad Al- Sayeh, a révélé, lundi, qu’ils avaient reçu des menaces pour que les listes définitives des candidats ne soient pas rendues publiques en raison de certains candidats qui y figurent.

C’est ce qui ressort du compte-rendu présenté par Al-Sayeh devant la Chambre des représentants libyenne à Tobrouk (est).

Al-Sayeh a déclaré que des menaces avaient été proférées « à l’encontre de la commission au cas où elle publierait la liste finale avec les noms de certains candidats (sans les nommer). »

Et d’expliquer : « Les forces opposées aux élections ont menacé de prendre d’assaut la commission lorsque nous en sommes arrivés à la publication de la liste finale, (…) Nous avons reçu des menaces disant que si la liste finale rendue publique comportait certains noms, cette institution serait prise d’assaut et le processus serait complètement arrêté. »

Il a ajouté que c’est un cas de force majeure qui a empêché la mise en œuvre des élections, expliquant que celui-ci réside dans « des décisions judiciaires contradictoires, ainsi que des décisions rendues après la période spécifiée par la loi », en plus des menaces proférées à l’encontre de la commission.

La session de la Chambre des représentants libyenne a débuté plus tôt ce lundi, pour entendre le compte-rendu du président de la Haute commission électorale du pays quant aux raisons du report des élections et à la progression du processus électoral, initialement prévu pour le 24 décembre dernier.

Lors de son compte-rendu devant la Chambre des représentants, Al-Sayeh a déclaré : « Les lois que nous avons reçues (portant sur l’organisation des élections) sont complètement différentes de ce qui a été discuté et convenu. »

« Lorsque nous avons reçu ces lois, nous nous sommes heurtés à de nombreuses difficultés, notamment en ce qui concerne les articles que la Chambre des représentants se devait d’amender afin que la Commission puisse mettre en œuvre ces deux lois (la loi sur l’élection présidentielle et la loi sur les élections législatives) », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : « Nous avons suggéré que le 24 janvier (de cette année) soit le nouveau jour de vote au cas où il n’y aurait plus de cas de force majeure. »

Le président de la Haute commission électorale a expliqué que cette situation de force majeure peut être contournée en « prenant des mesures législatives pour modifier certaines lois, et en élaborant des textes législatifs appuyant la loi actuelle. »

« Nous allons consulter à ce sujet le comité chargé (par la Chambre des représentants) d’élaborer une feuille de route, pour achever le processus électoral le plus rapidement possible », a-t-il poursuivi.

Concernant les déclarations falsifiées, Al-Sayeh a déclaré : « Nous avons découvert des cas de falsification dans les diplômes universitaires des candidats, dans les parrainages et dans les antécédents judiciaires. »

L’impossibilité d’organiser les élections est le résultat de désaccords entre les institutions officielles libyennes, notamment en ce qui concerne les lois électorales et le rôle du pouvoir judiciaire dans cet scrutin.

Les Libyens espèrent que ces élections contribueront à mettre fin au conflit armé qui ravage leur pays riche depuis plus de dix ans.

Avec le soutien de pays arabes et occidentaux et de mercenaires étrangers, la milice du général à la retraite Khalifa Haftar a combattu pendant des années l’ancien gouvernement d’entente nationale reconnu par la communauté internationale.

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