Libye : L’armée annonce l’arrestation d’une personne impliquée dans l’affaire des « charniers de Tarhouna »

L’armée libyenne a annoncé, jeudi, l’arrestation d’un homme recherché appartenant à la milice Al-Kani affiliée aux forces du général à la retraite Khalifa Haftar, pour son implication dans l’affaire des « fosses communes » découvertes dans la ville de Tarhouna, au sud de la capitale, Tripoli.

C’est ce qui ressort d’une déclaration de la « 444e Brigade » de l’armée libyenne, sur sa page Facebook.

Le communiqué indique qu' »une unité de la 444e Brigade, en coopération avec l’Agence de prévention et de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, a procédé à l’arrestation de l’un des hommes les plus recherchés de la ville de Tarhouna. »

Et d’expliquer que le suspect se nomme « Juma Khalifa Al-Khaliqi, membre de la milice Al-Kani, impliquée dans plusieurs enlèvements et assassinats », ainsi que dans l’affaire des « fosses communes » découvertes dans la ville de Tarhouna.

Le communiqué précise qu’il a été « appréhendé dans la zone d’Abu Salim, dans la ville de Tripoli. Il se cachait dans une maison et se déplaçait sous une fausse identité et avec un faux permis de conduire. »

La milice « Al-Kani », connue sous le nom de « Septième Brigade » puis de « Neuvième Brigade », est une milice libyenne dirigée par les frères Al-Kani, qui sont au nombre de six (Abdul Khaleq, Muhammad, Muammar, Abdul Rahim, Mohsen et Abdul Azim). Leur septième frère Ali, a été tué avant la formation de la milice.

Le département du Trésor américain a annoncé, en novembre 2020, l’imposition de sanctions contre cette milice, pour avoir tué des civils dont les corps ont été retrouvés dans des fosses communes et individuelles à Tarhouna, ainsi que pour avoir torturé et déplacé des milliers d’autres personnes.

En novembre 2017, le procureur général a émis des mandats d’arrêt contre 14 des membres de la milice Al-Kani, tandis que des mandats d’arrêt internationaux ont été émis contre les frères Muhammad, Abdul Rahim et Abdul Azim. Seuls les frères Abdul Rahim, Abdul Khaleq et Mouammar sont encore en vie.

Des fosses communes renfermant des dépouilles humaines sont régulièrement découvertes dans les zones que contrôlaient les milices d’Haftar, qui ont combattu pendant des années le précédent gouvernement d' »entente nationale ».

Depuis juin 2020, 89 fosses communes et individuelles ont été découvertes. Si 243 corps ont jusqu’ici été exhumés de ces fosses, seuls 73 d’entre eux ont pu être identifiés après avoir procédé à un test ADN.

Quitter la version mobile