L’Irak: Un pays riche rongé par les dettes et la corruption

Courrier arabe

L’économie irakienne est actuellement confrontée à l’augmentation des dettes à cause du cumule des prêts enregistrés durant les 10 dernières années, un défi majeur pour le pays bien que 15 milliards de dollars ont été consacrés durant l’année 2019 pour les payer.

Une situation, selon les spécialistes, déclenchée en conséquence de la corruption financière et administrative bien courante en Irak, des pratiques, grâce auxquelles les poches des partis politiques sont remplies pour financer leurs activités au lieu de contribuer au développement durable du pays.

Il était une fois … les dettes

L’histoire de l’Irak avec les dettes commence vers les années 80 lors de la guerre avec l’Iran, dont il s’en était sorti avec 80 milliards de dollars de dettes, pour atteindre en 2003 les 120 milliards de dollars. Avant l’intervention des Nation Unis et du Fonds Monétaire international (FMI) pour arranger le règlement de quelques litiges avec certaines pays seulement en remboursant le capital et en oubliant les intérêts.

En 2014, l’Irak fut frappé par une crise financière lors de la rébellion des trois tiers du pays contre le gouvernement en plus de l’augmentation des frais de la manœuvre, ce qui le poussa à prêter l’argent pour combler le manque de son financement militaire.

A celà s’ajoute les dettes étrangères estimées, selon le FMI, à 85,3 milliards de dollars, y compris les créances des sociétés étrangères travaillant dans les secteurs de l’énergie et de l’électricité, alors que les dettes intérieures avoisinent les 40 milliards de dollars, dont la majorité revient à la banque centrale et à des banques gouvernementales.

Aujourd’hui, à 55% de la production locale, les dettes irakiennes frôlent la ligne rouge, vue que l’Irak doit également 41 milliards de dollars aux pays du Golfe, empruntés par l’ancien régime de Saddam Hussein, en plus des dettes des pays du Club de Paris, estimées à 9 milliards de dollars.

La Banque centrale éclaircit: les dettes externes seront réglées dans 10 ans

Le directeur des opérations financières et de la gestion de dettes à la banque centrale irakienne, Mahmoud Dagher a déclaré lors d’un entretien avec «Al-Jazeera Net» que les dettes irakiennes «n’étaient pas considérées comme des dettes excessives, car elles sont dans une zone de modération comparées avec la production locale».

Il ajouta que «les dettes irakiennes sont à 68 milliards de dollars, divisées entre 40 des dettes internes et 28 de dettes externes», soulignant que les dettes sont deux types ; le premier qui vise à combler le vide de la balance à cause des dépenses militaires pour reprendre le contrôle des terres prises par l’organisation de l’Etat islamique, et ce durant les années 2015 et 2016.

Il explique que la période avaient connu une violente baisse des prix du pétrole ce qui poussa le gouvernement à emprunter pour payer les employés et couvrir les dépenses de la guerre.

Le second type, continue-t-il, sont les dettes du FMI et l’Agence Japonaise de la Coopération Internationale «Jaika», et quelques autres fondations.

Le président signala que le règlement des dettes et de leurs intérêts a commencé dès 2018, et l’Irak estime pouvoir régler toutes les dettes externes durant les 10 ans à venir, alors que les dettes internes sont déjà en cours de règlement chaque année.

La corruption, le pêché impardonnable  

Selon la vice-présidente du comité financier, le montant des dettes irakiennes est énorme, et «la majorité de la somme a été versée dans les poches des partis politiques à travers les projets virtuels entre 2003 et 2014, période où la surveillance était inexistante» a-t-elle déclaré.

Elle ajouta que «le budget de 2014 comprenait des dettes externes et internes dépensées dans des circonstances inconnues, sans l’adhésion du parlement et sans bilans finals», soulignant les détournements judiciaires sans retrouver la moindre trace des responsables.

La vice-présidente expliqua que les dettes ont été dépensées «et le pays est obligé de les remboursés avec les intérêts sans qu’un sou n’ait contribué à sa construction».

Elle signala que le Parlement irakien a pris des mesures pour interdire au gouvernement de recourir aux prêts externes étant donné que l’économie nationale ne supportera plus de dettes externes, en vue des risques envisageables telle l’augmentation des prix et des impôts et la diminution des subventions aux personnes démunies.

Le pays riche en sources naturelles abondantes souffre de la mauvaise gestion et de l’absence de la surveillance, deux points redoutables qui laissèrent la nation en proies aux corrupteurs qui ont ruiné son économie et stopper sa progression.

Quitter la version mobile