L’Iran interdit l’importation d’automobiles françaises sur fond de tensions entre les deux pays

L’Iran a interdit l’importation d’automobiles françaises en raison du « comportement non professionnel » de ce pays, a annoncé, vendredi, le ministère de l’Industrie, des Mines et du Commerce.

Omid Qalibaf, porte-parole du ministère, a déclaré dans un communiqué que le gouvernement n’a délivré aucune nouvelle licence d’importation de voitures françaises « au cours des derniers mois », soulignant les tensions croissantes entre les deux pays.

« En raison du comportement non professionnel des Français au cours des dernières années, nous n’autorisons plus l’enregistrement de commandes et l’importation de produits Renault, Peugeot, Citroën et d’autres constructeurs automobiles français », a déclaré le porte-parole cité par les médias locaux.

Il a affirmé que le secteur automobile iranien se concentrait désormais sur les « produits non français », provenant principalement du Japon, de la Chine, de la Corée du Sud et de certains pays européens.

« L’Iran ne permettra pas qu’ils (les Français) fassent pression sur son industrie automobile et son marché par le biais de sanctions », a ajouté Qalibaf, faisant le lien entre cette décision et les sanctions imposées à Téhéran.

Les tensions entre Téhéran et Paris ont connu une recrudescence, au cours des derniers mois, à la suite des vives protestations qui ont éclaté en Iran après la mort de Mahsa Amini, 22 ans, détenue par la police des mœurs du pays.

La France a été l’un des pays européens qui a vivement critiqué ce qu’elle a appelé la « répression des manifestations », l’Union européenne imposant une série de sanctions aux responsables et entités iraniens.

Le Président français Emmanuel Macron a rencontré un groupe de dissidents iraniens, la semaine dernière, et a promis de soutenir la « révolution » dans la République islamique, ce qui a suscité une vive réaction de Téhéran.

Cette décision intervient alors que plusieurs ressortissants français ont été arrêtés en Iran au cours des derniers mois. Mercredi, le ministre iranien de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, les a qualifiés d' »agents de renseignement » français qui cherchaient à fomenter des troubles dans le cadre des manifestations en cours.

Paris a toutefois démenti l’affirmation iranienne, qualifiant d' »arbitraire » la détention des sept ressortissants français.

La décision des États-Unis et des trois principaux États membres de l’Union européenne (UE-3), dont la France, de déposer une résolution contre l’Iran auprès de l’AIEA, en raison de la « non-coopération » de l’Iran avec cet agence a également alimenté les tensions entre les deux parties.

La décision d’interdire l’importation de voitures françaises a été prise jeudi, immédiatement après que le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique a adopté sa résolution.

Les voitures de fabrication française, telles que Renault, Peugeot et Citroën, ont, malgré les sanctions, dominé le marché automobile iranien pendant des années.

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